Cinéma

Très bon moment de cinéma avec Alata

Très bon moment de cinéma avec Alata

Avec La vie d’Adèle, Alata, film israélien de Michael Mayer, constituait l’un des grands moments du Festival Arc-en-ciel. Le sentiment d’info-Chalon sur ce film.

Face à un film israélien, la probabilité de se trouver devant un chef d’œuvre est toujours très élevée. C’était ce que l’on s’était dit en sortant de la projection des citronniers*, de Eran Riklis, et d’Une jeunesse comme aucune autre, de Vardit Bilu**. Alata***, qu’il faut voir dès la première occasion, confirme cette règle.

De quoi parle ce film, projeté vendredi et samedi dernier dans le cadre du Festival Arc-en-ciel ? On vous le donne en mille : d’homosexualité. Mais pas que de cela. Et c’est précisément ce qui, à l’instar de l’autre grand moment du festival - la projection en avant-première de la Vie d’Adèle – le fait sortir du lot.

Alata, c’est une histoire d’amour, poignante et tragique, entre un « bel avocat » israélien de Tel-Aviv (Roy) et un étudiant en psychologie palestinien, de Ramallah (Nimer). Mais si celle-ci structure assurément le film, elle n’est jamais qu’un prétexte pour rendre visible quelque chose qui ne l’est pas forcément : la violence qui corrode et pourrit jusqu’à la moelle deux sociétés, dont les membres de l’une rejettent « instinctivement » ceux de l’autre pour mille et une raisons. Et dans lesquelles celui qui voudrait faire abstraction de cette haine réciproque, surtout s’il est une « sale pédale », en est structurellement empêché, quand il n’est pas tout simplement broyé ou supprimé... Avec Alata, on n’est d’ailleurs pas très loin de l’assez récente  performance du réalisateur de L’intervallo**** qui, lui aussi, par le détour d’une caméra pointée sur la captivité d’une jeune fille flanquée d’un maton malgré lui, parvenait à mettre à jour la violence régissant, à Naples, les rapports entre bandes mafieuses rivales. Dans tous les cas, c’était un très bon moment de cinéma.

 

S.P.A.B

*  2008. Durée : 1 h 46. Bande-annonce :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18812091&cfilm=134360.html

**  2005. Durée : 1 h 30. Bande-annonce :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18715453&cfilm=110233.html

*** De Michael Mayer. 2013. Durée : 1 h 36. Bande-annonce :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19509466&cfilm=208066.html

**** De Leonardo Di Costanzo. 2012. Durée : 1 h 30. Bande-annonce :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19507259&cfilm=210638.html