Opinion

Nicole Eschmann dénonce un «Déficit démocratique des implantations d’antennes GSM-Rail»

Le 8 juillet, en préfecture, la societé Synérail s'était engagée à produire avant le 31 juillet une étude sur une implantation alternative d’une antenne GSM-Rail, qui avait été élevée en pleine nuit en plein cœur de Crèches-sur-Saône, et contestée par le collectif de riverains « Crêches sans ondes » car trop proche des riverains et des écoles maternelle et primaire. 
Après de multiples rappels, l’étude a enfin été présentée le 8 octobre au collectif « créches-sans-ondes » sous l'autorité de Catherine Seguin, secrétaire générale de la préfecture de Mâcon, en présence de toutes les administrations concernées, mais sans le représentant de Synérail, resté à Paris  sans prévenir personne !
Nicole Eschmann, vice-présidente du Conseil régional, a rappelé en introduction les résolutions du Parlement européen, les projets de loi de l’Assemblée nationale, les recommandations d’organismes internationaux (Organisation mondiale de la santé, Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail, CIRC, Agence européenne de l'environnement, Rapport BioInitiative 2012) qui prônent tous la réduction des expositions aux ondes électromagnétiques, classées potentiellement cancérogènes pour l’homme (groupe 2B, comme l'amiante).
Quant à la Loi de Refondation de l'école du 18 mars 2013, elle rappelle p 65, § 158, que "le principe de précaution doit pousser l'Etat et les collectivités territoriales à protéger les enfants, notamment les plus jeunes, de l'influence des ondes" et recommande par exemple de mettre en place dans les écoles une infrastructure numérique qui favorise les connexions filaires (au détriment du Wi-Fi). En effet, les enfants, qui n’ont pas fini leur maturation biologique, sont plus vulnérables face à de possibles risques d’altérations.
Pourtant, la France n’applique pas le principe de précaution et conserve des normes de seuils d'exposition 10 fois plus élevés que ses voisins, protégeant les industriels au détriment des citoyens. Deux projets de loi des députées Laurence Abeille et Valérie Boyer fixent une distance minimale de 300 mètres entre les antennes-relais et les zones à risque (habitations et établissements sensibles), et réduisent la valeur limite d'exposition à 0,6V/m (au lieu de 41 V/m, devenue totalement obsolète dès lors qu'elle n'a pas été adaptée depuis la recommandation 1999/519/CE du Conseil du 12 juillet 1999).
Un échange téléphonique difficile a eu lieu entre les participants à la réunion à Mâcon et le représentant de Synérail resté à Paris expliquant qu’une implantation alternative est impossible. Pour le moins, Synérail s’est engagé à ne pas sous-louer d'autres emplacements d'antenne sur le pylône GSM, et à faire exécuter des relevés d'onde avant et après la mise en service de l’antenne GSM, sur la totalité des fréquences, car les nouvelles ondes créées se cumuleront avec celles des 3 antennes existantes.
En attendant le 15 octobre le nouvel avis de l’Agence de sécurité sanitaire, expertise très attendue au moment de l’amplification des expositions de la population avec les antennes GSM-rail et la 4G,  le collectif "Crèches-sans-Ondes" exige le rapport complet de l'étude (qui n’a pu être distribué en fin de réunion), se réserve le droit de la faire contrôler par des experts indépendants et le cas échéant de demander une nouvelle étude sur un emplacement alternatif au nord du bourg.
Nicole Eschmann
vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne en charge des lycées