Agglomération chalonnaise

A Gergy, les médecins interdisent à la gendarmerie d'entendre la mère de famille

A Gergy, les médecins interdisent à la gendarmerie d'entendre la mère de famille

Elle n'est pas en état de répondre, ni d'être placée en garde-à-vue.

ans le terrible et horrible drame qui a vu trois enfants découverts morts, vendredi entre 20 heures et 20h30 à Gergy, près de Chalon-sur-Saône (cliquez ici pour lire nos premières informations révélées en exclusivité en Bourgogne et reprise par tous les médias) l'enquête menée par les gendarmes de la compagnie de Chalon-sur-Saône et leurs collègues du Groupement de Gendarmerie de Saône-et-Loire, a du mal à avancer. Le principal témoin, Céline, la maman, qui aura 30 ans en 2014, n'a pas pu être entendue par les gendarmes. «Les médecins s'opposent formellement à ce qu'elle soit entendue et à ce qu'elle face l'objet d'un placement en garde-à-vue pour les besoins de l'enquête», a indiqué Christophe Rode, procureur de la République de Chalon-sur-Saône, interrogé par nos soins. Et de préciser que l'état psychologique de la mère de famille, qui avait eu trois garçons, de deux pères différents, ne permet pas son audition.
La maman avait une nature particulièrement dépressive. En ce sens, avant l'été, elle aurait séjourné près d'un mois dans un hôpital spécialisé, sans que l'on sache si c'était à Sevrey ou bien à La Chartreuse à Dijon.
Depuis, bien qu'elle donnait l'impression à ses voisins, d'être une femme qui allait bien, elle était faible psychologiquement, avec une nature dépressive marquée. Ainsi, sa maman, domiciliée dans la région, ne laissait pas passer une journée sans appeler sa fille Céline ou bien en passant la voir, rue Chardonnet à Gergy, où elle s'était installée dans un pavillon de propriété familiale, il y a trois ou quatre mois.
Et c'est bien parce que vendredi soir sa maman n'était pas parvenue à la joindre de la journée, qu'elle a décidé de se rendre à son domicile en fin de journée. Avec l'horrible découverte des trois enfants morts dans leur chambre et sa fille dans un état second après avoir absorbé, semble-t-il, une quantité très importante de médicaments.
Depuis vendredi soir, la jeune femme n'est plus sous leur emprise, mais son état psychologique ne permet donc pas son audition.
Les enquêteurs attendent le feu vert des médecins de l'Hôpital de Chalon-sur-Saône où elle est en observation et sous bonne surveillance, pour recueillir son témoignage. Il s'agira d'avoir sa version des faits.
De même, le drame s'étant produit en plein week-end de la Toussaint, les enquêteurs n'ont pas pu procéder aux auditions des membres de l'équipe pédagogique où était scolarisé le plus grand des enfants, qui avait 6 ans, et qui avait l'habitude de jouer dans la cour de sa maison. Christophe Rode a également indiqué que les gendarmes attendent lundi pour pouvoir consulter les comptes de la jeune femme à la banque, pour déterminer si cette mère de famille ne se trouvait pas en détresse bancaire. En fait, il s'agit pour les enquêteurs de mener un véritable travail de fourmi pour réunir toutes les pièces nécessaires au puzzle de l'enquête. Car si la maman est effectivement suspectée d'avoir éliminé ses trois enfants, ils n'en ont encore pas la preuve. On ne saura que lundi l'origine précise de leur mort, après leur autopsie qui aura lieu au centre médico légal de Dijon.

Alain BOLLERY
avec Laurent GUILLAUME

 

1SUITEGERGY2NOVEMBRE2.jpg
Les enquêteurs sont restés sur place une bonne partie de la nuit