Chalon sur Saône

Il se rendait à l’atelier de la prison avec 33,5 g de cannabis en poche

Il se rendait à l’atelier de la prison avec 33,5 g de cannabis en poche

Guillaume est incarcéré au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand depuis le 15 juin 2012. Il y purge une peine de 2 ans de prison ferme pour une affaire de stupéfiants. Mais sa détention ne se passe pas très bien.

A deux reprises, celui-ci s’est en effet fait pincer en possession de drogue. Ce qui lui a valu d’ailleurs 10 jours et 20 jours de mitard. Et les deux fois il aurait été menacé par des détenus, dont il ne peut pas dire le nom. Pire, il aurait même été frappé à plusieurs reprises.
Le 8 avril 2013, Guillaume a été contrôlé à l’entrée de l’atelier et il a été trouvé porteur de 33,5 g de cannabis. Un morceau de 6 g dans le caleçon. Et le reste dans un papier enveloppant une clé USB. Comme toujours les deux morceaux lui auraient été donnés par un prisonnier pour un autre prisonnier. Pour ces faits, il a d’ors et déjà effectué 10 jours de mitard. Pour sa défense, le mis en cause a indiqué qu’il avait été consommateur d’héroïne mais qu’il n’avait jamais eu de dépendance avec la résine de cannabis.
« Dans ce dossier, rien ne permet de relier d’éventuelles violences aux faits » a estimé le vice-procureur Aline Saenz-Cobo. Et la représentante du ministère public d’ajouter « Monsieur est quelqu’un qui ne tient pas compte des avertissements préalables. C’est quelqu’un qui est un trafiquant et qui n’est pas si fragile qu’on veut nous faire croire ».
Me Malinka Trajkovski, qui assurait la défense de Guillaume, a néanmoins plaidé « la contrainte morale ». Dans un premier temps, l’avocate a regretté « une appréhension erronée des faits », en soulignant « On se méprend totalement sur sa personnalité » et en faisant valoir « la pression qu’on a mis sur ses épaules ». Me Trajkovski a également déploré que « les investigations aient été peu menées ». En regardant de plus près la clé USB on aurait ainsi pu voir qu’elle contenait des fichiers musicaux à consonance turque et que des noms turcs étaient inscrits sur des petits papiers. « Dommage qu’on ne l’ait pas fait, car on aurait sans doute un peu plus cru mon client, qui, à vrai dire, n’écoute pas spécialement de la musique turque toute la journée ».
Les faits se sont déroulés à quelques jours d’un débat contradictoire concernant une demande de placement sous surveillance électronique. « Celui-ci n’est quand même pas aussi fou pour tout anéantir en quelques secondes » a fait observer Me Trajkovski, en parlant de son client. Et avant de rappeler qu’il vivait très mal sa détention, qu’il ne sortait plus de sa cellule et qu’il n’allait plus en promenade.
En ne condamnant Guillaume qu’à deux mois de prison, le Tribunal a divisé par deux la peine requise par le parquet.

Gabriel-Henri THEULOT