Opinion de gauche

Chômage : une baisse en trompe‑l'œil

"Si les effectifs de la catégorie A (aucune activité) diminuent, ceux des catégories B et C (temps partiel) augmentent fortement" pour le NPA 71.

Sans vouloir jouer "les esprits chagrins", le chômage a baissé  «pour de faux».  Certes, le nombre de demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité (catégorie A de Pôle Emploi) a bel et bien baissé de 0,6% en octobre, ce qui représente 20 500 chômeurs de moins. La dernière baisse en date avait été enregistrée au mois d'août, mais avait été polluée par un bug informatique (???). Le mois d'octobre marquerait donc le premier retournement  en catégorie A depuis le printemps 2011.

 

Sur une moyenne de plusieurs mois, l'inversion de la courbe du chômage se dessine, se félicite le ministère du Travail par communiqué : -3 500 [chômeurs] par mois en moyenne sur les trois derniers mois. La tendance serait encore plus nette chez les jeunes : le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans diminue ainsi de 2,3%, sous l'effet du recours massif aux contrats aidés - et notamment aux emplois d'avenir, qui seraient désormais 85 000 sur un objectif de 100 000 en fin d'année.

Problème : les effectifs des catégories B et C, qui regroupent les demandeurs d'emploi exerçant une activité à temps partiel, augmentent fortement - de 3,7% et 4% respectivement. Et l'ensemble ABC progresse ainsi de 0,8%, soit 40 000 personnes supplémentaires. Reste à savoir comment interpréter ce résultat. S'agit-il plutôt de «chômeurs à temps plein» ayant trouvé un travail à temps partiel ? De nouveaux entrants sur le marché du travail n'ayant trouvé qu'un emploi précaire ? D'anciens travailleurs à temps plein passés à temps partiel ? Le ministère du Travail se veut bien sûr positif et rassurant y voyant «un signe de reprise d'activité". Selon Eric Heyer, économiste à l'OFCE, «il est difficile d'être formel à ce sujet, mais il semble bien qu'on ait plutôt affaire à des transferts de la catégorie A vers les catégories B et C, pour des contrats très courts, d'un jour ou d'une semaine». Du côté de Pôle Emploi, on évoque également l'impact des embauches temporaires pour les vendanges d'automne. 

Pour le NPA cette "embellie" doit être fortement nuancée. Aucune information officielle ne fait état des radiations massives qui laissent dans la nature et hors de toute statistique des dizaines de milliers de travailleurs. Hollande met un point d'honneur à inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année. Tous les coups sont permis.

 

jean-guy Trintignac NPA 71