Saône et Loire

La mission parlementaire de lutte contre l'insécurité en mission en Bresse

La  mission parlementaire de lutte contre l'insécurité en mission en Bresse

La salle des archives de l'ancienne mairie de Louhans affichait complet, ce vendredi 13, pour l'atelier-citoyen clôturant une journée bien remplie pour les 4 parlementaires membres de cette mission parlementaire

Rappelons qu'elle comprend 14 membres dont Cécile Untermaier, Député (SRC) de la Bresse et du Val de Saône et Vice-Présidente, Daniel Vaillant, ancien Ministre de l'Intérieur et Député-Maire (SRC) de Paris (18è), Philippe Goujon, Député-Maire (UMP) et Jean-Pierre Blazy, Député (SRC) du Val d'Oise et Président de la Mission qui a débuté il y a 3 semaines, et rendra ses préconisations au gouvernement en Juin ou Juillet 2014.

En présence de Rozenn Caraes, Sous-Préfet et Monique Bonin, Maire de Louhans, les Parlementaires, le Procureur de la République et les représentants de la gendarmerie dont le Colonel Watremez ont pu échanger et répondre aux nombreuses questions et propositions d'une assemblée  très concernée de citoyens, d'élus et de représentants de la société civile.

Pour Jean-Pierre Blazy, « l'important c'est de dresser un état des lieux de tous les territoires de la République, car on ne peut pas parler de ces problèmes de sécurité sans les traiter. Le gouvernement n'a pas défini de Z.S.P (zone de sécurité prioritaire) en Saône-et-Loire, mais il y a aussi des problèmes dans ce département. »

Daniel Vaillant rappelle que « la sécurité est un bien, mais n'est pas un état naturel de la société. » Il précise qu  « il faut réparer pour les victimes qu'on oublie trop souvent, et suivre les auteurs après leur peine. »

Le Colonel Watremez détaille la « montée en puissance du dispositif voisins vigileants et en appelle à la participation citoyenne avec des interlocuteurs identifiés et de qualité, lien d'entraide entre la population, les élus et les forces de l'odre ». Avec des résultats pour les cambriolages (en baisse avec résolution des affaires), parmi « les outils de la boîte à outils » antidélinquance.

Avec un bémol exprimé par Chantal Geoffray, ancienne Maire de la Chapelle-Naude et Présidente du Sivom, qui « craint la délation et les dénonciations entre voisins ».

Daniel Vaillant renchérit en rappelant que dans « vigileant, il y a vigile ».

Thérèse Duban, Proviseur de la Cité scolaire de Louhans, rappelle que « les signalements sont faits au quotidien pour des enfants en souffrance, avec à Louhans, une réponse immédiate de la gendarmerie, très attentive et très créative. En milieu rural, le maillage des services sociaux est plus large qu'en ville, avec des familles en difficultés dispersées sur un vaste territoire. »

Jean-Paul Auclair, Hôtelier à l'Abergement-Ste-Colombe et Président d'association de défense des commerçants et artisans, interpelle le Procureur de la République en « dénonçant une impunité totale de la part de la justice, des plaintes non enregistrées ou classées sans suite... » Le magistrat rétorque « c'est un raccourci un peu facile que de dire que rien n'est fait pour la condamnation des délinquants, si les auteurs ne sont pas identifiés ou si les preuves ne sont pas suffisantes ».

La vidéo-surveillance ne remplace pas les forces de l'ordre mais elle est une des réponses à l'insécurité, car elle permet l'identification des délinquants et rassure la  population, malgré son coût et son intrusion dans la vie privée. A l'exemple du Sivom qui s'est équipé et s'en félicite.

L'éclairage public et ses contradictions (économie d'énergie ou sécurité) avec les problèmes liés aux choix urbanistiques (habitats dispersés, zones pavillonnaires...), est un autre vecteur important de la sécurité publique qu'il faut penser bien en amont, dès la création des zones constructibles.

Sans oublier le problème des « cambrioleurs connus » souvent multi-récidivistes, escroquant des personnes âgées et vulnérables à leur domicile, (prospecteurs-vendeurs en tout genre, faux agents EDF, etc...). Avec un manque criant de structures pour accueillir et aider les victimes.

Malgré les nombreuses mesures de surveillance et de prévention, l'organisation par la gendarmerie de réunions régulières d'informations et de conseils de protection, la population « a le sentiment d'être abandonnée » et « réclame davantage de présence visible des gendarmes sur le terrain, ilotage, rondes..» et « des gendarmes qui restent en poste longtemps et qui sont connus de la population ». Ce qui étonne le Colonel Watremez précisant qu' « en Saône-et-Loire, les gendarmes privilégient l'installation plutôt qu'une promotion, et restent de nombreuses années en poste ». Avec la présence de la gendarmerie sur les réseaux sociaux (facebook, page « groupement » avec conseils de prévention et possibilité de faire des demandes). 

La sous-préfète Rozen Caraes déclare en conclusion que « la coordination des différents acteurs de la sécurité publique est une préoccupation partagée par tous ».

Si, comme Jaurès, on pense que « la République c'est un immense mouvement vers la justice » nul doute que cette mission parlementaire a du pain sur la planche pour rétablir la confiance et réconcilier les citoyens avec les responsables de leur sécurité physique et matérielle, gage de paix, de civilisation et de liberté républicaine. Après ce riche échange, les membres de la mission parlementaire pourront soumettre leurs nombreuses préconisations au gouvernement.

 

                                                                                                                                 C.B.