Ce créateur multidimensionnel qu’est Didier Barbelivien

L’auteur-compositeur-interprète Didier Barbelivien n’a pas le moins du monde à faire amende honorable quant à sa double vie : dans l’ombre au service de ses homologues à leur concocter des bijoux de chansons sur mesure devenues des morceaux d’anthologie, et pour sa personne. Ce cocktail détonant, anachronique, à la véracité dûment éprouvée, sera vérifiable le dimanche 2 février à 16h à l’Espace Verchère de Charnay-lès-Mâcon. Il répond aux questions d'info-chalon.com

Une kyrielle de chanteurs français ont mis en évidence un Barbelivien des grands jours

La discographie de la variété française lui doit sans conteste une fière chandelle, vu les monceaux de titres qui ont fait florès au fil des années par la magie d’un je-ne-sais-quoi d’irrationnel. Mais terriblement efficace, issu de son sens de la formule. Ce ne sont assurément pas les Johnny, Patricia Kaas, Gilbert Bécaud, Garou, Gilbert Montagné, Dalida, Enrico Macias, Julio Iglésias, Michel Sardou, Mireille Mathieu…(liste loin d’être exhaustive) qui feront la fine bouche devant ce travail d’orfèvre finement ciselé. Et cela ne date pas d’hier, son premier succès d’auteur prolifique remontant à ses 21 printemps (« Et moi je chante », repris par Gérard Lenorman). Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis… Chanteur à visage découvert à partir de 1976, l’artiste a également démontré qu’il pouvait faire le cas échéant cavalier seul : « Elle », « Elsa », ses duos avec Anaïs (« Les mariés de Vendée »), et Félix Gray (« A toutes les filles), etc. étant là pour en attester vigoureusement. Curieusement, il n'est monté sur scène qu’il y a un bon lustre en arrière. La belle affaire. Mieux valait tard que jamais. C’est désormais solidement ancré dans ses mœurs. Tour d’horizon en sa compagnie.  

A Charnay-lès-Mâcon, les séquences émotionnelles turbineront-elles, présumons-le, à plein régime ?

« Je pense que oui, car avec l’équipe de musiciens on vient pour ça. Comme à chaque fois, il y a toujours la même ossature, et il y a une dose d’improvisation qui vient se greffer dessus, selon l’endroit, le public, l’ambiance…Je chante les chansons que le public aime entendre. Il y aura également un côté très festif avec les medley des chansons écrites pour les autres. On ne fait rien d’exceptionnel ni de prétentieux, mais je ne connais pas d’autre spectacle comme le mien. C’est très sympathique. Trois parties composent le spectacle. A la fin je reste pour dédicacer, j’apprécie le contact direct, et j’ai les retombées à chaud ».

D’après quels critères les deux partenaires attendus, masculin et féminin, pour interpréter en votre compagnie «  A toutes les filles » et « Les mariés de Vendée » seront-ils choisis ?

« Contrairement à ce que peut penser le public, je ne les connais absolument pas avant de monter sur scène. C’est la vérité. Ca donne systématiquement lieu à une rencontre étonnante, et l’absence de points de repère initiaux permet aux duos de garder toute leur spontanéité ».

Préférez-vous écrire pour les autres, ou pour vous-même ?

« J’aime écrire tout court ! C’est toujours enrichissant, toujours une découverte. Pour soi il n’y a pas trop de surprises, mais en ce qui concerne les autres c’est quelque chose de différent, autrement plus aventureux ».

Est-il indispensable d’avoir des atomes crochus avec les artistes pour lesquels vous travaillez ?

« De manière volontaire, oui, et il peut y avoir le hasard d’une rencontre, d’une chanson, d’un interprète… »

N’est-ce pas frustrant pour vous, lorsque l’un de vos textes chanté devient un tube dans la bouche d’un autre, et qu’une frange du public au moins en ignore l’origine ?

« Je n’ai pas de problème d’ego, étant donné que je ne fais pas une course effrénée à la notoriété ! J’aurais pu rester anonyme, ça ne m’aurait pas dérangé du tout ».

Vous avez créé votre premier spectacle en 2007, et effectué en 2008 votre première tournée en province. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

« Il y avait plein de raisons, je travaillais beaucoup en studio. En fait, j’avais du mal à imaginer un spectacle de moi, je ne savais pas comment l’articuler. J’ai un vrai déroulement du spectacle, avec une mise en scène. C’est un truc un peu particulier qui surprend un peu le public au début. C’est très interactif, presque théâtral, suivant ce que je ressens ».

Avez-vous encore quelque chose à prouver ?

« Je n’ai jamais rien cherché à prouver. Mon seul plaisir, c’est d’interpréter et d’être avec les autres : musiciens, public…J’ai mis des années à venir sur scène, et maintenant je m’y plais, même si par an je ne fais pas beaucoup de dates, de trente à cinquante ».

Ya-t-il une recette pour enchaîner des chansons à succès, ou le phénomène dépasse-t-il l’entendement ?

« Je suis toujours surpris, ça reste un mystère. Bien sûr, on espère, mais de toute façon à la fin c’est la réaction du public qui détermine le niveau de satisfaction ».

Renseignements/Réservations 

Placement libre. Tarif unique : 40 euros, tarif réduit : 36 euros. Office de tourisme Mâcon : 03.85.21.07.07 ; Office de tourisme de Charnay-lès-Mâcon : 03.85.39.43.72

                                                      Michel Poiriault