"Le démantèlement" de Sébastien Pilote à Chalon avec les Lundis de la Bobine

Après le dernier film de Yolande Moreau, La Bobine, l’association de cinéphiles du chalonnais, a jeté son dévolu sur un film canadien, Le démantèlement*, qu’elle projettera ce lundi 13 janvier à l’Axel, à 19 puis 21 heures.

Toute personne à qui un professeur de français ou de lettres aura choisi de faire lire Le père Goriot, d’Honoré de Balzac**, ne se rappellera sans doute avec clarté que d’un personnage : celui d’Eugène Rastignac. Ce dernier, sorte d’idéal-type de l’ambitieux, voire de l’arriviste, est tellement fascinant, que bien peu de lecteurs se souviennent du protagoniste, le vieux Goriot, qui a pourtant donné son nom à cet incontournable roman du maître à penser de Philippe Muray***.

Exit donc, cette figure du père au sentiment de paternité très développé, prompt à se sacrifier pour les goules raffinées qui lui servaient de progéniture.

La revoilà avec Le démantèlement, le dernier film de Sébastien Pilote qui, via l’histoire d’un éleveur de mouton conduit à vendre sa ferme pour aider l’une de ses filles en train de divorcer et ainsi quitter la campagne pour vivre en ville, la remet au goût du jour.

Un film à voir absolument ? Si la critique reste très partagée sur ce film canadien, peut-être vaut-il tout de même le coup de se déplacer jusqu’à l’Axel. En effet, une chose semble faire l’unanimité : l’excellente prestation de l’acteur incarnant le berger déchu : Gabriel Arcand.

Ceci posé, le mieux est sans doute d’aller juger sur pièce si le film méritait d’être vu.

S.P.A.B.

* 2013. Durée : 1 h 52

Bande-annonce : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19537784&cfilm=220892.html

** Le père Goriot, préface de Félicien Marceau, Gallimard, coll. « Folio », 5 euros

*** Alexandre de Vitry, L’invention de Philippe Muray, Carnets Nord, 2011, 284 p, 20 euros