Opinion

La CGT Santé et Action Sociale 71 pointe les urgences et les interrogations

Communiqué  Union des Syndicats Départementale de la  Santé et de l’Action Sociale CGT  71

 

 L’US Santé et de l’Action Sociale CGT se retrouve dans l’analyse réalisée et dans certaines préconisations qui en découlent suite au rapport sur la « stratégie nationale de santé » rendu public en septembre 2013. Pour changer le système et corriger ses défauts actuels, il faut commencer par se poser la question des moyens et sortir notre pays du traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) qui impose la réduction de 10 milliards sur 5 ans pour l’assurance-maladie et l’Hôpital.                                                                                                                            

Se pose également la question de la faisabilité des ambitions, comment faire :                          

avec le maintien de la loi HPST ?  avec l’absence de démocratie dans les ARS ?  avec la paupérisation de la médecine de prévention (de la médecine scolaire, de la protection maternelle et infantile, la médecine du travail, la psychiatrie de secteur)?  avec le maintien de la liberté d’installation et de la rémunération à l’acte ?

La psychiatrie est tout juste citée, alors que la politique de secteur est abandonnée depuis la fin des années 80, elle était pourtant d’avant-garde en matière de parcours de soins. Pour la CGT, l’ambition politique serait une loi de programmation en santé mentale dont l’axe central serait la relance de la politique de secteur.

La démocratie est essentielle, la santé est l’affaire de tous, tant des malades que des bien-portants. Les représentants des assurés sociaux, des professionnels, des malades, de la population, doivent être associés et bien-sûr entendus sur la définition de la stratégie et des décisions des ARS. La CGT réitère sa revendication de chambre territoriale de santé apportant une réponse adaptée aux besoins de proximité.

Le tiers-payant intégral chez le médecin est présenté comme la grande révolution. L’idée est bonne, mais on attend toujours la suppression des franchises médicales.

Concernant la rémunération des professionnels et le financement des établissements, la logique du parcours de soins impose pour nous de sortir du paiement à l’acte, et donc de la T2A à l’hôpital.

La CGT dit oui à une stratégie nationale de santé encadrée par la loi, avec un calendrier et des moyens en adéquation. Il y a urgence, sans cela nous resterions sur de l’affichage.

Après les effets d’annonce sur la reprise du dialogue avec la conférence sociale, nous n’avons pu que constater que tous les chantiers promis sont restés en friche, que les engagements n’ont pas été honorés et nos espoirs sont restés vains. Pire encore, depuis deux ans, nous sommes allés de déception en déception, de désillusion en désillusion ! La politique du gouvernement concernant les salaires, l’emploi, les retraites et la protection sociale est pire que celle qui était menée auparavant. Le candidat et son parti qui devaient remettre de l’ordre dans le système bancaire, lutter contre le capitalisme sauvage, l’Europe libérale et l’évasion fiscale… prêtent aujourd’hui une oreille plus attentive aux « pigeons », au MEDEF, qu’aux salariés et à la classe populaire qui les ont portés au pouvoir. De nombreux cadeaux pour les premiers (20 milliards de crédit d’impôts, mise en place de l’ANI, …), l’austérité et de nombreux reculs pour les autres.                                                                  

Concernant l’emploi : la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) a été remplacée par la MAP (Modernisation de l’action publique) et les emplois de la fonction publique continuent d’être sacrifiés. L’hémorragie continue dans les hôpitaux. Les salaires des fonctionnaires sont toujours gelés  On attend toujours une véritable revalorisation des grilles indiciaires de catégorie C, mais aussi de tous les autres personnels Le pouvoir d’achat diminue et ne permet plus aux bas salaires d’honorer leurs charges (loyer, électricité, chauffage, nourriture…). Concernant les retraites, le gouvernement n’est pas revenu pas sur les réformes de 2003, 2010 comme le PS l’exigeait à nos côtés dans la rue. Au contraire, vous durcissez les réformes en augmentant la durée de cotisation. Il ne revient pas non plus sur la perte de la pénibilité des infirmières de catégorie A. Il diminue les pensions, en ne les indexant plus sur les salaires et en repoussant cette revalorisation de 6 mois. Concernant la protection sociale et les hôpitaux, chaque jour, de plus en plus de personnes renoncent aux soins.  

La loi HPST n’est toujours pas abrogée. La T2A est toujours en place et les ARS toujours présentes avec leurs pouvoirs sans limites : les fermetures de services, de lits et d’emplois hospitaliers s’amplifient.  L’ONDAM 2014 va baisser de 2,7 à 2,3, cela correspond à  440 millions d’économies qui vont être faites sur les hôpitaux et sur le dos des personnels, accentuant un peu plus encore la situation dramatique de la plupart des établissements de santé et d’action sociale. Nous revendiquons des mesures immédiates, et nous exigeons, dans un premier temps, l’exonération de la taxe sur les salaires dans la Fonction Publique Hospitalière. Cette taxe est injuste et incompréhensible, elle organise le transfert des cotisations sociales des hôpitaux publics vers le budget de l’État, alors que dans le même temps les entreprises privées bénéficient d’exonérations de cotisations patronales. L’exonération de la taxe sur les salaires donnerait un souffle à l’hôpital public de 2,5 milliards d’€ soit l’équivalent de 50 000 emplois ou 6 % des dépenses en personnel. Cela permettrait de remettre à flot les établissements, de créer de l’emploi, de réduire les charges d’emprunt par recapitalisation. La Fédération Hospitalière de France estime qu’il suffirait d’1,5 milliards d’€ de financement supplémentaire pour assainir la situation des hôpitaux. 

Les ordres professionnels des kinés et des infirmier-es sont toujours en place, la promesse d’adhésion facultative n’est toujours pas concrétisée.  Les contractuels représentent toujours plus de 20% des effectifs …. Nous vous demandons un sursaut de volonté politique afin de corriger le tir et de revenir aux 60 engagements du candidat Hollande afin de répondre positivement aux attentes des salariés et de la grande majorité de la population. D’autant que les moyens existent avec  80 milliards de fraude fiscale et 32 milliards de fraude à la TVA, avec une progression de 25% du montant de la fortune des 500 français les plus riches, avec  20 milliards de crédit d’impôt aux entreprises sans contreparties et les exonération de cotisations sociales, avec les dividendes exorbitants servis aux actionnaires …   Oui, la CGT trouve indécent que le gouvernement veuille faire payer aux salariés et à la grande majorité de la population la facture d’une crise dont ils ne sont nullement responsables. Revenez à une politique de création d’emplois, d’augmentation de salaires. Revenez à une réforme de retraite à 60 ans, à taux plein, qui ne sacrifie pas les salariés, les pensions et qui tienne réellement compte de la pénibilité de nos professions avec un départ possible dès 55 ans. Enfin, revenez à une véritable politique de la protection sociale ouverte à toute la population et basée sur le principe « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins » fidèle aux fondateurs de la Sécurité sociale ! Une véritable politique de protection sociale ne sacrifiant pas ceux qui travaillent à tenter de redonner la santé aux autres en leur faisant perdre la leur par des conditions de travail inhumaines (mise en place des 12 heures, suppression de RTT, diminution des effectifs, précarité…).                      

Un changement de cap  est nécessaire pour permettre la concrétisation des 59 engagements restants du Candidat François HOLLANDE et du parti socialiste. Cela ne semble pas le cas vue la conférence de presse concernant le pacte de compétitivité et les milliards de cadeau fait aux entreprises, au détriment de la sécu

P O U R des budgets répondant aux besoins des usagers et des salariés !

Des emplois qualifiés ! Un grand service public de santé et d’action sociale !

Une protection sociale et solidaire !