Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - 1 an de prison ferme pour avoir fait main basse sur l'agent facile des prostituées

TRIBUNAL DE CHALON - 1 an de prison ferme pour avoir fait main basse sur l'agent facile des prostituées

Il aurait dû être jugé dans le cadre de l'audience du 10 septembre 2013, en compagnie de ses trois co-prévenus. Mais ce jour-là, il n'était pas présent, n'ayant pas reçu de convocation, la justice ayant eu du mal à le retrouver... Et pour cause, il est détenu en préventive depuis le 2 juin 2013 à la prison de Chartres pour des faits de viol.

Quatre mois après les autres prévenus, qui ont écopé de peines allant de 2 mois de prison ferme à 2 ans de prison ferme, Karamoko, poursuivi pour deux vols aggravés, est donc passé seul devant le tribunal correctionnel de Chalon. Ce natif de Strasbourg, aujourd'hui âgé de 20 ans, s'est vu infliger 2 ans de prison, dont 1 an avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve de 2 ans avec obligation de travailler et de suivre des soins psychiatriques et des soins psychologiques.
Les faits remontent à la mi-février 2012. Le 17 février 2012, une prostituée chalonnaise est venue déposer plainte au commissariat de police de Chalon, signalant que la veille, vers 17 heures, à son domicile, situé en plein centre ville de Chalon, elle avait été agressée et volée  par deux individus. Tandis que l'un la menaçait avec un couteau, l'autre faisait main basse sur la recette de la journée, déposée dans une boîte, à savoir 700 €. Or le voleur n'était autre que Karamoko, qui était venu comme client un peu plus tôt dans la journée et qui s'était rendu compte qu'il y avait de l'argent facile à gagner. Les deux hommes s'étaient partagé le butin. Le prévenu gardant 400 € et son complice 300 €. A la barre le mis en cause a indiqué qu'avec tout cet argent il avait acheté du cannabis. Dans un premier temps, il avait déclaré être monté à Paris et y avoir claqué tous ces euros dans des restaurants et avec des prostituées. Interpellé en définitive le 28 février 2012, Karamoko a confié aux enquêteurs, sans que personne ne le lui demande que, le 15 février de cette même année, il avait déjà participé, avec deux autres co-prévenus, à une expédition dans un gîte, sis sur les quais de Saône, et où travaillaient deux prostituées brésiliennes. Une expédition, qui avait rapporté à leurs auteurs 500 € et deux téléphones portables.
Après avoir accompli 7 mois de détention provisoire, le prévenu avait été placé sous contrôle judiciaire le 20 septembre 2012 et était parti poursuivre des études à Chartres.
Ayant fait observer que le mis en cause n'avait pas respecté son contrat avec la justice, en étant mis en examen pour avoir violé... une prostituée du côté de Chartres, le vice-procureur Isabelle Durnerin a fait état de « la réelle gravité des faits » qui lui étaient reprochés à Chalon et a requis notamment 2 ans de prison ferme.
« Je me demande s'il avait vraiment conscience de ce qu'il faisait » a fait remarquer Me Dominique Galmiche, défenseur de Karamoko, soulignant « l'immaturité totale » de son client et regrettant à ce sujet qu'aucun rapport d'expertise n'ait été ordonné. Me Galmiche a ainsi expliqué « Pour lui ces faits ne participent pas à la vraie vie. Il est incapable de comprendre que ces femmes sont quand même dans la vraie vie ». Enfin l'avocat a rappelé à la décharge du prévenu que, jusqu'au moment des faits, c'était « un garçon qui n'a jamais eu à faire à la justice et issu d'une famille sans problème ». Mais en deux ans la situation a bien changé...


Gabriel-Henri THEULOT