Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Un an de prison pour avoir escroqué un papy de 80 ans et une mammy de 87 ans

TRIBUNAL DE CHALON - Un an de prison pour avoir escroqué un papy de 80 ans et une mammy de 87 ans

Mehdi est né en 1991 et n'a donc que 22 ans. En modifiant un peu un célèbre proverbe on pourrait dire à son sujet que l'escroquerie n'attend pas le nombre des années. Ce jeune Chalonnais est en effet passé maître dans l'art d'escroquer des personnes âgées.

Mehdi a été extrait vendredi de sa cellule du centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand, où il est incarcéré depuis le 24 septembre 2013, à la suite de la révocation de sursis précédents, pour répondre devant le tribunal correctionnel de Chalon de deux nouveaux faits. Des faits qui se sont déroulés en juin dernier à Digoin puis à Belleville. Le 12 juin 2013, le mis en cause s'est présenté chez un papy de 80 ans, en se faisant passer pour un agent de l'ErDF, et tandis que l'octogénaire s'était momentanément absenté, il en a profité pour dérober un chèque, au moyen duquel il a encaissé la coquette somme de 5 430 €. Le 27 juin 2013, le prévenu a récidivé au domicile d'une mammy de 87 ans, se faisant passer, cette fois-ci, pour un technicien du gaz, et, alors que la vieille dame était partie chercher un tournevis, il a pris un chèque sur son chéquier, avec lequel il a retiré par la suite 660 €.
« Ce qui caractérise un escroc, c'est sa manière de se vendre » a souligné le vice-procureur Isabelle Durnerin. Mehdi en a fait une brillante démonstration à la barre, en affirmant avec force éloquence « Escroquer, oui, c'est mon truc, voler non ». Avant de jurer ses grands dieux que les deux victimes lui avaient remis un chèque. Ce que ces dernières n'ont bien évidemment pas confirmé. « Les faits sont particulièrement désagréables, parce qu'ils concernent des personnes âgées » a tenu à rappeler le juge Céline Therme, qui présidait l'audience. Toujours aussi volubile, le mis en cause, qui a reconnu les faits a ensuite indiqué qu'il n'était pas fier du tout de ce qu'il avait fait, qu'il voulait s'en sortir et rembourser les parties civiles, qu'il était en train de préparer en prison un projet de réinsertion, qu'il voulait être « un bon citoyen ».
Des propos pleins de bonnes résolutions, qu'il avait déjà tenus lors de son passage en comparution immédiate le 26 septembre dernier. Mehdi a également expliqué qu'au moment des faits il traversait une mauvaise passe dans sa vie. Ce à quoi la représentante du ministère public, faisant allusion à son casier judiciaire, qui fait mention de 10 condamnations depuis 2005, a répondu « La période difficile, je constate qu'elle a duré toute sa vie ». Et le vice-procureur Durnerin de poursuivre « Monsieur nous sert un discours tout à fait adapté. Je n'en demeure pas moins dubitatif quant à sa réelle volonté d'évolution ».
Après s'être étonnée que les faits n'aient pas été évoqués en même temps que ceux ayant justifié la comparution immédiate du 26 septembre 2013, Me Alice Girardot, qui défendait Mehdi, a sollicité une confusion de peine. Une demande, dont ont tenu compte les juges, en infligeant à son client 1 an de prison avec mandat de dépôt. La présidente Therme n'ayant pas manqué toutefois de faire remarquer au prévenu « C'est une mesure de faveur. Le Tribunal a la mémoire des visages, des faits. Je vous conseille de ne pas vous représenter devant lui ».


Gabriel-Henri THEULOT