Chalon sur Saône
L’humain au centre des préoccupations de l’agence d’intérim Groupe Indibat, laquelle aspire à un ancrage durable
Publié le 03 Février 2014 à 22h21
Le Groupe Indibat, intégralement axé sur le BTP (Bâtiment et Travaux Publics) et qui fêtera en 2015 ses 20 ans d’existence, ne peut en l’espèce se prévaloir d’une longue durée de vie sur Chalon-sur-Saône : même pas un an. C’est pourquoi il ne lui déplairait nullement de montrer qu’il est bel et bien là. Pas qu’un peu en définitive, en se fondant davantage dans le tissu local.
Deux des quatre structures du groupe sont en vigueur à Dijon et Chalon
Intégré au Groupe en août 2008 (environ 11 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce dernier a de surcroît fait travailler en 2013 quelque 1600 personnes toutes missions confondues), Pedro Pato est à ce jour directeur de deux agences d’intérim : celle de Dijon (ouverte en 2007) depuis le mois de janvier 2011, et celle de Chalon à partir du 1er mars 2013, où ici il est assisté de Lisa Villerot (pour le côté resourcing, les relations avec les partenaires et la clientèle). Le patron retire consciencieusement l’écorce de la substantifique moelle de l’entreprise : «Créé par les syndicats patronaux du BTP, le Groupe est d’ailleurs toujours piloté par eux. Il y a eu l’arrivée d’une 1ère entité, le GEIQ BTP (Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification). Qualification veut dire dans l’emploi choisi. Comment orienter, former des candidats très éloignés de l’emploi, embaucher des personnes au moyen de contrats aidés ou en alternance, et les mettre à disposition des entreprises. Il a un rôle de conseil et de formation auprès des entreprises. Une seconde structure a été mise en place : le GE BTP (Groupement d’Employeurs).
Aujourd’hui certaines entreprises sont frileuses par rapport à leur effectif. Nous, on embauche en CDI des personnes n’ayant aucun problème d’insertion ou de qualification. On les délègue à plusieurs entreprises. Troisième structure : l’ETTI (Entreprise de Travail Temporaire d’Insertion). Elle embauche du public en grande difficulté (il faut souvent l’agrément de Pôle emploi pour cause d’insertion). Enfin, il y a l’ETTS (Entreprise de Travail Temporaire Social). C’est de l’intérim classique, du placement, avec l’avantage d’avoir une profonde connaissance du monde du bâtiment ; on peut répondre exactement aux demandes de nos clients. Nous avons 8 agences en France, essentiellement en Bourgogne-Franche-Comté, le siège social étant à Besançon. A Chalon et Dijon nous ne disposons que du GE et de l’ETTS ».
Aux petits oignons pour les quémandeurs
A l’en croire, l’usinage dans le sens de la plus belle acception du terme est de rigueur. « On reçoit tous les candidats toujours individuellement. On prend le temps de décortiquer leur parcours, de voir leur savoir-être et leur savoir-faire. On peut aussi avoir énormément d’expérience, mais il faut savoir travailler en équipe. On propose ensuite à nos clients. Au niveau de Chalon, à ce jour on commence à avoir un portefeuille de salariés et de candidats. On sent une réelle motivation pour travailler, même si le contexte économique du bâtiment est calé en ce moment. L’activité du bâtiment n’est pas à son plus haut niveau ».
Le responsable de prêcher pour sa paroisse : « On a vraiment une structure à part, par rapport à des gens qui font du placement multisectoriel ». L’activité du groupe est inféodée à deux grosses parties : le gros œuvre avec les travaux d’extérieur (maçons, coffreurs, couvreurs, zingueurs, étancheurs…), et le second œuvre qui se concrétise par les travaux d’intérieur (électriciens, plaquistes, peintres…). Au total, à peu près vingt métiers sont directement concernés. Actuellement des technico-commerciaux, des peintres, des plaquistes sont recherchés.
« Le public on l’a. A Indibat on n’est pas national, on doit se faire connaître auprès de nos clients et de nos prospects. Il faut essayer de percer sur le Chalonnais, et faire comprendre aux gens du bâtiment qu’on est là pour les aider dans leurs démarches de ressources humaines, et trouver les bons profils. C’est un travail de longue haleine. A Chalon on arrive. On n’est pas encore référencés, c’est un très, très bon challenge pour lequel je suis confiant, et j’ai l’équipe pour. On peut aboutir à quelque chose de très intéressant», explique Pedro Pato.
Un véritable leitmotiv
« Les salariés chez nous ne sont pas des numéros. On s’occupe d’eux, nous en sommes très proches. Nous sommes là pour leur trouver du travail et les aiguiller pour des aides (logement, conseils, crédits, nous gérons leur paye). Ils se sentent très, très bien chez nous. J’ai très peu de salariés qui changent d’entreprise d’intérim. Le but de notre société est d’équilibrer nos comptes, ce n’est pas de dégager le maximum de profits. On est vraiment dans une autre logique, plus humaine. Les entreprises nous font confiance à 100% », martèle Pedro Pato. Il n’est pas nécessaire d’être un postulant bardé de diplômes, ou nanti de multiples capacités.
« On passe par Pôle emploi pour nous aider dans nos démarches. Il faut trouver des candidats. Je préfère parfois un candidat avec un peu moins de compétences, mais on sera sûr qu’il sera présent. Ils ont besoin de moi, j’ai besoin d’eux, c’est donnant-donnant ». Là où le bât blesse en particulier, c’est l’inadéquation entre l’offre et la demande. « On a des profils intéressants, mais pas forcément l’offre en face. C’est plutôt un manque d’offres, on passe une partie de notre temps au téléphone pour appeler les entreprises. Celles-ci ont peur d’embaucher, mais il y a quand même du travail, toutefois pas pour tout de suite ».
Quid des lendemains ?
Le chef d’entreprise ne les voit pas d’un mauvais œil. « Il faut toujours être optimiste. Ca ne va pas se faire du jour au lendemain, mais je pense qu’il y a de la place pour les gens sérieux, à l’écoute, qui essaient d’être honnêtes, de faire du très bon travail, sachant que l’esprit du Groupe Indibat c’est l’accompagnement vers l’emploi. Les gens restent trois mois chez Indibat avant d’être embauchés. La finalité à court ou moyen terme, c’est que la personne puisse obtenir un contrat en CDI, dans l’entreprise pour laquelle elle a démarré en intérim».
Faire mieux en 2014
L’objectif est précis : 40 ETP (Equivalent temps Plein). Pas un de plus, pas un de moins. « A Chalon j’espère faire mieux qu’en 2013. Si on arrivait à 40 ETP ce serait un excellent challenge. Si en juin-juillet on pouvait atteindre ce nombre, on serait très contents. J’aurais la satisfaction d’avoir contribué à moins de chômage ».
Michel Poiriault
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