Agglomération chalonnaise

Au GAEC Chauffley à Allerey sur Saône, on a fait le choix du lait

Au GAEC Chauffley à Allerey sur Saône, on a fait le choix du lait

A Allerey-sur-Saône, les trois associés du Gaec Chauffley produisent plus d’un million de litres de lait. De 96 à 2013, la famille Chauffley a doublé le quota laitier de l’exploitation sans en agrandir la surface, mais en optant pour un robot. Aujourd’hui, le lait leur permet de faire vivre trois jeunes agriculteurs sur seulement 200 hectares.

La naissance du Gaec Chauffley remonte à 1996, année de l’installation de Louis-Cyrille lequel s’associait alors avec ses parents Bernadette et Louis. Ce fut aussi la construction d’un bâtiment moderne comptant 78 logettes, équipé d’une salle de traite 2 X 8. Le quota était alors de 480.000 litres de lait et la surface de l’exploitation 200 hectares.
De 1996 à aujourd’hui, la surface est restée la même, mais le volume de production laitière a plus que doublé, tandis que deux autres jeunes ont rejoint Louis-Cyrille sur l’exploitation. Son frère Christophe a succédé à Louis en 2001 et leur sœur Sophie a remplacé Bernadette en 2011 après un début de carrière dans le secteur sanitaire et social. Depuis 2007, le Gaec est équipé d’un robot de traite et, en 2001, l’exploitation a profité de la construction d’un bâtiment de stockage pour se diversifier dans la production photovoltaïque (lire encadré).

Du lait faute d'hectares

Avec plus d’un million de litres produits sur seulement 200 hectares, le Gaec Chauffley s’est spécialisé dans le lait. Sur ces terres du Val de Saône vouées à produire du maïs, il aurait été plus facile de se convertir aux grandes cultures. Mais la pression foncière n’a pas permis à la famille Chauffley d’agrandir son exploitation. Du coup, c’est le lait qui a été développé et c’est ce qui permet aujourd’hui de faire vivre trois les associés agriculteurs sur seulement 200 hectares.
Pour en arriver là, les membres de la famille Chauffley se sont dotés d’un outil de travail moderne et performant. Les 140 holsteins du troupeau sont aujourd’hui abritées toute l’année dans un bâtiment fonctionnel et confortable. Les 110 à 120 vaches « à la traite » disposent de cent logettes avec matelas. Les caillebotis sont équipés de racleurs à chaîne qui nettoient toutes les heures. Des ventilateurs et un système de brumisation sont là pour rafraichir automatiquement les animaux en période estivale. Les vaches taries sont logées sur aire paillée.

Un robot d’un genre nouveau…

Le premier robot de traite acquis par le Gaec était équipé de deux stalles pour un quota de 565.000 litres de lait. Six ans plus tard, alors que le quota grimpait à 1,1 million de litres, les associés optaient pour un robot d’un genre nouveau en Saône-et-Loire. La machine est équipée de trois boxes desservis par un seul et même bras. C’est d’abord « parce qu’il était le plus approprié pour s’implanter dans le bâtiment existant » que les Chauffley ont opté pour ce matériel. L’autre argument était que ce robot « est évolutif avec la possibilité de porter le nombre de boxes à cinq en gardant le même bras ». Ce système a aussi l’avantage du coût puisqu’un seul bras robotisé assure le nettoyage et le branchement des trayons dans les trois boxes. « Une sorte de salle de traite en tandem », compare Louis-Cyrille.
Le robot de traite est implanté au bout du bâtiment.
La stabulation qui comporte trois rangées de logettes est divisée en deux parties longitudinales. La première, côté couloir, donne sur l’auge d’alimentation. La seconde, à l’opposé du couloir, contient les abreuvoirs. Pour pouvoir manger, boire et se faire traire, les vaches ont à accomplir un circuit qui passe nécessairement par la porte de tri donnant sur le robot. Cette porte détecte si la vache est autorisée à aller se faire traire ou à retourner manger.

Un seul bras pour trois boxes

Les vaches prêtes à traire ont accès par le côté aux trois boxes du robot disposés l’un derrière l’autre. Il tient trois vaches simultanément. De l’autre côté des trois boxes, un bras robotisé se déplace d’un boxe à l’autre comme le ferait un trayeur. Muni d’une caméra 3D, lui servant d’œil, le bras repère les quatre trayons, les nettoie, saisit les quatre gobelets et les pose sur les quatre trayons. Une fois la vache branchée, le bras se déplace latéralement vers un autre boxe et ainsi de suite.
Le décrochage automatique se fait quartier par quartier. Le système a l’avantage de pouvoir fonctionner en mode manuel, un atout non négligeable en cas de panne.

Deux à cinq traites par jour

« Lorsqu’une vache se présente à la porte de tri, elle est renvoyée si l’écart de traite n’est pas atteint », explique Christophe. C’est le logiciel de suivi du troupeau, lequel collecte toutes les données de production individuelle des vaches, qui fixe cet intervalle entre traite. Cet intervalle en heures varie en fonction du niveau de production de l’animal. Le nombre de traites par vache varie ainsi de deux en fin de lactation jusqu’à cinq au pic de production. « La moyenne est de trois traites par jour et par vache », explique Christophe. Le logiciel classe les vaches en quatre groupes de production selon le stade de lactation.

Gains de temps sans appel


Outres les données de production vache par vache, le logiciel enregistre l’activité des animaux à l’aide d’un podomètre ce qui permet de détecter notamment les chaleurs. Lors de la traite, le taux de cellules est mesuré quartier par quartier par conductivité.
Toutes ces données collectées individuellement permettent de dresser un tableau de synthèse qui fait ressortir les « vaches particulières ». Matin et soir, les associés contrôlent l’écran d’ordinateur du robot. La liste des vaches à problème apparait immédiatement. Comme aime à le rappeler le constructeur de la machine : « grâce au robot, l’éleveur passe le moins de temps possible à la traite pour se consacrer davantage aux 20 % de vaches à problème qui génèrent 80 % du travail ». Pour la famille Chauffley, le gain de temps est sans appel. « Un seul associé peut se débrouiller seul sans être dépassé par le travail », assurent Christophe, Louis-Cyrille et Sophie.


Photovoltaïque
Tombés au bon moment !


En 2011, tandis que le troupeau continuait de s’agrandir, les associés du Gaec ont eu besoin d’étendre leur parc de bâtiments. Ils ont alors décidé de construire un bâtiment de stockage recouvert de panneaux photovoltaïques. « Nous sommes tombés juste au bon moment », confient aujourd’hui les associés qui regrettent même de ne pas en avoir fait davantage avant que la conjoncture ne devienne moins favorable au photovoltaïque. Bien conçus, ces panneaux sont en passe de « payer largement » le bâtiment, avouent les éleveurs
 

Marc Labille

En partenariat avec l'Exploitant Agricole de Saône et Loire