Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Interpellé sur l’A6 avec plus de 18 kg de résine de cannabis dans sa voiture

TRIBUNAL DE CHALON - Interpellé sur l’A6 avec plus de 18 kg de résine de cannabis dans sa voiture

Louis Léonardo va découvrir les geôles françaises durant un an... ou un tout petit peu moins, s'il bénéficie de remises de peine pour bonne conduite.

Ce quadra espagnol, qui habite Grenade, vient en effet d'être jugé par le tribunal correctionnel de Chalon, pour importation, transport et détention non autorisés de stupéfiants, et condamné à 12 mois de prison. Le prévenu, qui n'avait jusqu'à présent jamais été incarcéré, devra en outre payer une amende douanière de 36 000 €.

Tout a commencé par son interpellation par les douaniers, le 17 février 2014, peu avant midi, sur le parking de l'aire de repos de Saint-Ambreuil, situé sur l'autoroute A6, sur lequel il était arrivé quelques heures plus tôt. Les fonctionnaires de l'administration des douanes venaient de découvrir, à l'intérieur de sa Ford Focus, cinquante-sept paquets de résine de cannabis, dans une cache sous la moquette de la malle et des sièges arrière. Soit, tout pesé, un total 18,326 kg.

Par le truchement d'une interprète, Luis Léonardo a indiqué aux enquêteurs qu'il se rendait à Hambourg, qu'il pensait qu'il transportait des choses louches, mais qu'il ne croyait pas qu'il s'agissait de drogue. Il a aussi expliqué qu'il était criblé de dettes, parce qu'il s'adonnait aux jeux, et que ces dettes avoisinaient les 80 000 €. Et que c'était pour cette raison qu'il avait accepté la proposition d'un voisin de faire un voyage en Allemagne, moyennant une commission de 4 000 €. Le mis en cause a également raconté que la veille du départ, au prétexte que sa voiture n'était pas de première jeunesse et que le voyage représentait plus de 5 000 km, son voisin avait insisté pour faire une révision du véhicule et que cette révision avait duré toute une journée. On sait pourquoi...

Luis Léonardo a encore indiqué qu'il était parti d'Espagne dans la journée du 16 février 2014, qu'il avait franchi la frontière franco-espagnole vers minuit et qu'il s'était arrêté à Saint-Ambreuil le 17 février 2014, vers 8 h 30, sur ordre express du voisin, qui était dans une autre voiture en compagnie de deux autres individus. Les quatre hommes ont alors pris un petit déjeuner ensemble. Puis, vers 8h 45, le voisin et ses deux acolytes sont repartis, en ordonnant au prévenu de ne pas bouger. C’est à ce moment-là qu’il aurait compris qu’il transportait des stupéfiants et qu’il a commencé à être nerveux.

« La culpabilité du mis en cause est parfaitement établie » a fait remarquer le vice-procureur Charles Prost, avant d'ajouter « Les faits sont très déplaisants. Certes Monsieur a participé à un trafic ponctuel, mais sa participation a été essentielle. Il n'était pas connu de la justice, mais on sait que les trafiquants utilisent des gens comme lui, pour faire ce qu'on appelle « la mule » ».

Me Alice Girardot, qui assurait la défense de Luis Léonardo, a d'abord signalé que son client était conscient qu’il devait « payer » pour ses agissements délictueux mais qu’il demandait l'indulgence du Tribunal. Elle a ensuite souligné « Il s'agit d'un trafic de drogue entre l'Espagne et l'Allemagne en passant par la France mais les trois principaux acteurs sont en liberté ». Me Girardot a encore signalé « Il s'est fait littéralement manipuler. Les paquets étaient bien cachés. Les douanes ont mis du temps pour trouver le produit ». Et de poursuivre « Il a été complètement naïf. S'il avait su ce qu'il transportait, jamais il n'aurait fait cela pour seulement 4 000 € ».

Gabriel-Henri THEULOT