Chalon sur Saône

6 mois de prison ferme pour un conseiller financier de la Caisse d'Epargne indélicat

6 mois de prison ferme pour un conseiller financier de la Caisse d'Epargne  indélicat

Un ancien conseiller financier de l'agence de Champforgeuil de la Caisse d'Epargne de Bourgogne Franche-Comté a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Chalon à 2 ans de prison.

dont 18 mois avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve de 24 mois, avec obligation d'indemniser les victimes et interdiction d'exercer une activité bancaire durant 5 ans. Il devra en outre rembourser 59 635,56 € et payer 900 € au titre de l'article 475-1 du Code de procédure pénale à la Caisse d'Epargne de Bourgogne Franche-Comté et régler 150 € de dommages-intérêts et 350 € au titre des frais de justice à une des victimes.

A l'été 2010 ce quinquagénaire traversait depuis plusieurs mois une mauvaise passe financière et il n'a rien trouvé de mieux que de commencer à se servir sur les comptes de six de ses clients en utilisant des bordereaux de retrait. Le pot aux roses a été découvert au printemps 2012, à la suite d'un audit interne. Au total plus de 79 150 € ont été ainsi détournés en vingt mois.

L'employé de banque malhonnête ne pouvait guère faire autrement et a rapidement reconnu les faits. Il a expliqué notamment qu'il était alors surendetté et qu'il n'avait parlé de ses difficultés d'argent ni à sa femme, ni à sa famille, ni à son employeur.

« Ce qu'il y a de dérangeant dans ce genre d'affaires, c'est que la Caisse, en dépit d'audits et de contrôles internes réguliers, se retrouve victime » a fait remarquer Me Sylvain Brossaud, conseil de la Caisse d'Epargne de Bourgogne Franche-Comté, avant d'ajouter « Désormais la Caisse ne laisse pas passer ce type de faits sans sanction pénale ».

Après avoir souligné que le mis en cause, qui n'avait jusqu'à présent jamais été condamné, avait bien choisi ses victimes, « des personnes âgées, plus faibles, plus vulnérables », le vice-procureur Isabelle Durnerin, évoquant la situation de ce dernier, a estimé « Ce n'était pas les difficultés de gens dans le besoin ». Et de poursuivre « Contrairement à ce qu'il veut nous faire croire, ce n'était pas une vie de miséreux, c'était tout simplement une intolérance à la frustration simple. Monsieur voulait plus d'argent ».

« Mon client n'était peut-être pas miséreux, mais il a connu une période difficile après un divorce pénible » a indiqué Me Michel Grebot, avocat du conseiller financier. Et de rappeler que celui-ci était parti « en seigneur », en laissant tout à sa femme et à ses deux enfants. « Il a pris un premier crédit revolving, puis un deuxième, et de crédit revolving en crédit revolving la situation s'est aggravée jusqu'à devenir irrattrapable ».

Gabriel-Henri THEULOT