Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - Elle circulait au guidon d'un scooter avec plus de 2,60 g d'alcool dans le sang

TRIBUNAL DE CHALON - Elle circulait au guidon d'un scooter avec plus de 2,60 g d'alcool dans le sang

est rare que le ministère public défère en comparution immédiate des femmes pour conduite en état alcoolique » a rappelé lundi le substitut Caroline Mollier, en audience du tribunal correctionnel de Chalon.

 Et pourtant c'est ce qui est bel et bien arrivé à Béatrice, une habitante de Saint-Marcel. Il est vrai que cette trentenaire célibataire n'y est pas allée par quatre chemins en matière de délinquance alcoolique. Dimanche, en fin d'après-midi, à Montceau, elle s'est fait contrôler avec un taux d’alcool de 1,31 mg par litre d'air expiré, à la suite d'un choc avec une voiture, au guidon de son scooter. Le 8 décembre 2013, elle s'était déjà fait interpeller à Chalon avec un taux d'alcool de 0,89 mg par litre d'air expiré, après avoir grillé un feu rouge, alors qu'elle circulait sur son scooter. Ce qui lui avait valu une convocation en justice pour le 16 juin 2014. Et pour couronner le tout, depuis février 2013, elle fait l'objet d'une mise à l'épreuve, avec notamment pour obligation celle de se soigner de sa dépendance alcoolique. « En agissant ainsi, la prévenue a trahi la confiance du Tribunal » a souligné la représentante du parquet, laquelle a requis 8 mois de prison, la révocation d'un précédent sursis, à hauteur de 2 mois, et un mandat de dépôt.
A la barre, Béatrice a indiqué qu'elle s'était rendue à Montceau chez un ami et qu'elle avait bu beaucoup de pastis. Répondant à une question du président Frédéric Pillot elle a précisé qu'une bouteille de pastis ne lui faisait que deux jours. Une consommation, qui explique certainement que dimanche « sa lucidité était très aléatoire », comme l'a fait remarquer le président Pillot. Et le fait qu'elle ait pété les plombs, en brisant volontairement la lunette arrière de la voiture avec son casque. 

Défenseur de la mise en cause, Me Dominique Galmiche a signalé « Le dossier est révélateur d'un problème d'alcool ancien et massif ». Après avoir fait observer que ce problème était lié aux fréquentations qu'elle a, qu'elle vit seule avec un chat, l'avocat a posé le seul enjeu de cette affaire : doit-on l'envoyer derrière les barreaux ? Non, a estimé Me Galmiche. « Une détention ferme va entraîner la poursuite de sa marginalisation. Les 10 mois de prison demandés par Mme le procureur ne vont pas la libérer de ses problèmes d'alcool. Elle ne présente pas une dangerosité particulière et un aménagement de peine est toujours possible. La seule solution serait de faire une cure de désintoxication importante ».
Le président Pillot et ses deux assesseurs ne l'ont pas entendu de cette oreille. Car un mandat de dépôt a été décerné à l'encontre de Béatrice, qui est partie à la prison de Dijon dès le prononcé du jugement : 3 mois de prison et révocation du sursis du 21 février 2013, à hauteur de 2 mois, l'affaire étant renvoyée sur intérêts civils à l'audience du 12 juin 2014 à 9h 30.

Gabriel-Henri THEULOT