Opinion

Fukushima : le mépris des citoyens

EELV 71 invite à participer aux différentes actions organisées le 11 mars pour commémorer le triste anniversaire du début de la catastrophe de Fukushima.

Depuis trois ans , par le silence, la dénégation ou les mensonges, les tenants de l’industrie nucléaire se moquent des populations durement touchées par la catastrophe de Fukushima.
Pour maintenir des profits à court terme, peu importe les conséquences de ce choix d’énergie délétère pour la planète entière .
Estimant que les travaux de décontamination sont terminés le gouvernement japonais va inciter les habitants d’un hameau évacué en 2011, Miyakoji, à regagner leurs maisons.
D’autres autorisations devraient suivre.
Pourtant le seuil de radioactivité admissible reste de 20 mSv/an (celui accepté pour les ouvriers intervenant en zone contrôlée dans l’industrie nucléaire) 20 fois plus que la dose dite normale.
Pourtant la décontamination n’est faite qu’à proximité des lieux de vie. Rien d’étonnant vu l’ampleur titanesque de la tâche qui consisterait à nettoyer forêts et montagnes environnantes.
Pourtant que signifie décontaminer sinon transporter ailleurs les déchets radioactifs !
Des sociétés du BTP sans compétence particulière assurent cette tâche. Les conditions de travail et de salaires sont déplorables. Deux scandales ont éclaté : l’implication de la mafia et l’embauche de SDF.
Les déchets s’accumulent en attendant un éventuel lieu de stockage.
Pourtant la contamination de l’eau et des zones de pêche atteint des records. Du côté des cuves contenant l’eau pompée fortement contaminée l’insécurité demeure. Cet été 2013 l’une d’elle a fui. TEPco a mis un mois pour s’en rendre compte. 300 m3 d’eau fortement contaminée ont pollué les sols, la nappe phréatique et la mer.
Pourtant afin de couper court aux légitimes interrogations des populations sur les conséquences sanitaires de la catastrophe l’AIEA1 a signé fin 2013 un protocole d’accord avec l’Université
Médicale de Fukushima. Ce protocole précise que les 2 signataires garantissent la confidentialité des informations dont ils disposent.
Les raisons économiques l’emportent sur la sûreté : les coûts liés aux indemnisations sont trop hauts pour le gouvernement et TEPco ne veut plus payer.
Accepterons-nous que le business reprenne dans l’indifférence ?
Exigeons de notre gouvernement qu’il engage la sortie du nucléaire
« Ne rien décider aujourd’hui, c’est se retrouver au pied du mur pour les 10 années à venir, et approuver en catimini l’allongement de vie des centrales alors que les alternatives existent. Et c’est surtout accroître le risque aussi statistique qu’inacceptable d’un accident nucléaire majeur sur le territoire français» (Michèle Rivasi )


MC Colin Cordier, porte parole EELV 71