Opinion

Au sujet de la PMTVA, la Fédération Nationale Bovine demande de choisir entre économie et idéologie

Les exploitations bovins-viande spécialisées, naisseurs et naisseurs-engraisseurs, sont l’un des socles de l’activité économique sur le territoire en France. La FNB s’est activement mobilisée dans la négociation PAC pour qu’enfin des mesures viennent pallier le déficit de revenu et conforter la pérennité de ces systèmes de production.

Parmi l’ensemble des leviers, le soutien couplé à la PMTVA est nécessairement la mesure-phare sur le plan économique et politique d’un signal positif vers les producteurs.

Mais après des mois d’indécision, force est de constater que les dérobades des Pouvoirs Publics, une idéologie du passé et des préoccupations électoralistes sont en passe de ruiner les efforts et les espoirs des éleveurs. Loin d’être revalorisée, la PMTVA risque d’être en net recul pour une large part des éleveurs spécialisés. Plus globalement, avec la nouvelle PAC, nombre de producteurs bovins subiront de lourdes pertes, et ce sans transition dès 2015.

Décourager la production par une aide PMTVA « au rabais » dès la 40ième vache, c’est accélérer la fragilisation des exploitations, c’est ouvrir la voie à une nouvelle étape de végétalisation, c’est « déspécialiser » en cassant la dynamique d’avenir et de structuration d’un secteur que l’on dit pourtant trop atomisé, et c’est aussi et au final programmer la baisse d’activité et d’emplois dans l’aval de la filière.

Les éleveurs se sentiraient profondément trahis si les décisions politiques sur la mise en œuvre de la PMTVA ne garantissaient pas l’équité et le maintien du soutien.

Quant aux autres mesures (aide aux surfaces protéiques, modernisation, MAE …) annoncées comme pouvant bénéficier à l’élevage bovin-viande, encore faudrait-il d’abord savoir où et comment ces mesures s’appliqueront, alors que le plus grand flou règne sur les critères d’accès, les zonages et les enveloppes financières affectées.

Les producteurs bovins-viande en ont assez des pseudo-argumentations, ils veulent des actes. La FNB en appelle au Président de la République pour que les mesures prises redonnent un sens à ses engagements du discours de Cournon, et ouvrent des perspectives à des producteurs en profond doute sur leur avenir.

 

Fait à Paris, le 10 mars 2014