Châtenoy le Royal

Versailles, un monde dans l’Univers monarchique

Versailles, un monde dans l’Univers monarchique

Monique Roux a ouvert la page d’Histoire d’un lieu qui reflète la puissance et le pouvoir d’une époque pas tout à fait révolue.

En invitant Monique Roux, l’association des Amis de la Chapelle de Cruzille présidée par Paulette Schmuck, a permis à la conférencière du jour d’éclairer le public présent sur les raisons du choix de Versailles, par Louis XIV, d’y installer son pouvoir, sa Cour et ses prétentions monarchiques.

Certes le lieu était déjà connu puisque Louis XIII, père de celui qui deviendra le Roi Soleil, venait y chasser toute l’année dans les bois de Versailles et Marly. Il avait fait construire un « petit » château, lequel servira de base à son fils pour en faire un lieu de grandes fêtes et prendre place de façon plus affirmée au regard d’un monde de Cour, mais aussi vis à vis de pays voisins que constituaient l’Europe du 17e siècle.

Un chantier hors du commun

Louis XIV a voulu faire montre de puissance et de pouvoir par la maîtrise d’un art total et de la nature que l’on trouvera dans l’architecture, les jardins, la peinture, la musique. Dans sa présentation Monique Roux fait parfaitement ressentir cette volonté royale de vouloir construire dans la contemplation de la beauté et la connaissance du vrai, ce qui peut très bien s’assimiler aux Arts libéraux au travers de l’arithmétique, la musique, l’astronomie, la géométrie, par exemple. «  Nous pouvons retrouver lors de la construction de Versailles, l’esprit et l’organisation des bâtisseurs de cathédrale avec les trois niveaux nécessaire pour oeuvrer : les maîtres, les compagnons et les apprentis qui travailleront sur les matières venues de France et pour laquelle nous pourrions dire que la volonté d’un Roi a donné une impulsion de type industrielle. » a souligné la conférencière. Un lieu qui aura et qui a encore un grand rayonnement international d’évidence, mais qui laisse, derrière sa façade, des empreintes de débauche, d’intrigue, cachant la misère du peuple ou l’endettement du pays et des gens de Cour trop avides de se faire valoir.

Un château aux nombreux symboles

Si la construction a revêtu plusieurs tranches, trois au total sous Louis XIV du fait des guerres, elle fut dans un premier temps réalisée pour le « bien-être » des favorites comme Melle de la Valière ou encore la marquise de Montespan, avec de grandes fêtes qui permirent à des Molière, Lully de s’exprimer. Musique, dialectique là encore on retrouve deux Arts libéraux. La Chambre du Roi au centre de l’édifice, sorte de Saint des Saints d’où partait les allées rayonnantes des jardins dans un jeu de perspective ou verticale et horizontale faisaient l’harmonie des lieux. Le reflet des astres dans les miroirs d’eau des bassins avec comme centre Apollon Louis XIV, le Roi Soleil. Tout était fait pour que soit mis en avant la Puissance de ce pouvoir monarchique :  « Auquel se devait d’adhérer une Cour, toute à la botte du Roi faute d’être exilée tel un certain Bussy Rabutin. » indiquera Monique Roux.

Versailles et le monde contemporain

De toute évidence la conférencière a parfaitement conclu son exposé, riche et captivant, en se posant une réflexion sur le monde contemporain au regard de l’héritage de cette Cour. De toute évidence on se souvient plus facilement du commanditaire d’une oeuvre. A cela si l’on compare la manière d’être de personnes qui gravitent autour d’un pouvoir, quel qu’il soit, tout est une recherche de faveur pour paraître aux yeux de ce pouvoir, mais aussi, bien souvent, de se soumettre. Le reflet d’une société contemporaine qui est sans doute l’héritage de la Monarchie versaillaise ? L’Histoire est un perpétuel recommencement, dit-on. Merci Mme Roux d’avoir éveillé cet aspect de la réalité du moment.

JC Reynaud