Saône et Loire

70 ans après le souvenir reste intact à Montcoy

70 ans après le souvenir reste intact à Montcoy

« C’est dans ce village de Bresse que nous sommes arrivés dans la journée du 30 Décembre 1943. Il y avait de la neige, il faisait froid, nous n’avions rien à manger, nous étions traqués par l’occupant allemand. Certain agriculteurs de ce village nous ont reçus chaleureusement dès notre arrivée, n’hésitant pas à nous fournir la nourriture et le gîte avec tous les risques que cela comportait ;;;; » ainsi commence le poignant discours de Catherine Garnier, première adjointe de la commune de Montcoy.  Retraçant en quelques mots certes mais ô combien précis encore dans les mémoires cette tragédie du 4 Avril 1944 qui devait anéantir ce village « sans histoire » de la Bresse chalonnaise. L’armée allemande, renseignée comme la plupart du temps,  par des traîtres devait débarquer dans ce village non sans avoir encerclé les villages voisins pour ne donner aucune chance aux maquisards et à celles et ceux qui les avaient aidés. Plus de 1.000 hommes étaient engagés dans cette rafle sans précédent dans notre région guidée par la milice chalonnaise du tristement célèbre Petrignani. L’Obersturmführer SS Hans Krüger, lieutenant chef de la gestapo pour le nord du département n’avait pas digéré les pertes en hommes ni les sabotages effectués par le maquis à la Madeleine un mois plus tôt. Treize personnes dont neuf de la commune ont été embarquées pour la prison de Chalon. De la ils ont été emmenés dans les camps de concentration de Mauthausen et Neuengamme deux seulement ont réchappés à cet enfer en très mauvaise santé, Paul Langereux et Gabriel Girardeau aujourd’hui décédés.

70 années près l’émotion est toujours présente et c’est devant un parterre de personnalité que Francis Cloris, Sous-Préfet de l’arrondissement de Chalon, devait déposer des gerbes en compagnie du général Georges Lacour, Jean-Luc Voiret, conseiller général et Olivier Mélé, maire de la commune. « L’histoire de ces maquis de Bresse (Montcoy, étang de Timon, Villargeaut/La Madeleine) font partie du patrimoine de notre région » devait dire en guise de conclusion Catherine Garnier.

Après la traditionnelle minute de silence et l’exécution de la Marseillaise les personnes présentes se sont retrouvés à la salle des fêtes afin de lever le verre de l’amitié au nom de la Paix entre les peuples.

 

                                                                                                        Michel Chevalier