Opinion

D’un national désespérant à un avenir européen

D’un national désespérant à un avenir européen


Quand un Président élu sur des promesses de changement à gauche, reproduit en pire les orientations de droite, dur avec les faibles, faible avec les puissants, il enfonce son électorat dans l’incompréhension, la désespérance et la précarité sous les applaudissements du patronat.
Saignés à blanc par les mesures d’austérité, les français, instruits par la détresse du peuple grec ou espagnol, constatent effarés, que plus nous diminuons les déficits, plus la dette augmente, le remboursement de ses intérêts étouffant notre redressement économique. Plus d’austérité conduit mécaniquement à plus de récession et de chômage.
Changer de cap s’impose ! Mais, après une déroute méritée aux municipales, le Président nomme un gouvernement capable d’engager le changement rêvé par la droite mais jamais osé : le pacte d’irresponsabilité - donner 35 milliards au patronat sans contrepartie ; abaisser les cotisations sociales qui sont la part mutualisée du salaire créée par le conseil National de la Résistance ; recréer un smic jeune que la droite n’avait jamais pu mettre en place face à la contestation citoyenne - .
Alors que les hauts salaires ne sont pas plafonnés et que les revenus de la finance sont insolents, on prend 2,7 milliards sur les petites retraites, on gèle les allocations familiales et les points d’indice de la fonction publique, on réduit de 50 milliards le bien-être de nos concitoyens. Cela touche d'abord ceux qui ne payent pas d'impôts, car toutes leurs ressources, y compris celles fournies par les services publics, sont utilisées pour satisfaire aux nécessités de la vie. L’austérité progresse aussi avec la réduction des dotations d’Etat aux collectivités locales, la fusion obligatoire des régions ou la suppression des départements.
Il faut impérativement changer de politique car le crédo de la croissance à n’importe quel coût social ou environnemental est plus que jamais intenable. Cela ne pourra se faire qu’en concertation avec les forces vives de la nation, les citoyens, les associations et les syndicats, en lien et en conformité avec les politiques européennes.
Car l’Europe aujourd’hui est le disque dur de notre politique, même si elle doit être plus sociale, plus démocratique, plus écologique.
L'Europe doit être plus sociale et favoriser une économie vertueuse et une autre mondialisation : salaire minimum européen, revenu de transition versé aux salariés pendant le temps de conversion de leurs entreprises, fonds européen d'indemnisation, agence européenne de notation sociale pour faciliter l'accès des entreprises responsables aux financements, interdiction des importations de biens venant de pays qui ne respectent pas la liberté syndicale et les conventions fondamentales de l'Organisation du travail...
L'Europe doit être plus démocratique : une nouvelle Constitution doit être validée par référendum avec un texte court, simple et politique. Le traité de libre-échange actuellement en négociation avec les Etats-Unis qui passe par-dessus les gouvernements nationaux, doit être rejeté...
L'Europe doit être plus écologique : taxe carbone aux frontières, respect absolu des normes sanitaires et environnementales, transition énergétique...
Ce programme clair, réfléchi, responsable est tout sauf utopique. Il est l’engagement en 70 pages d’Europe-Ecologie pour les européennes de mai 2014. Il est celui qui fera avancer l’Europe et la France pour les 6 prochaines années.
Nicole Eschmann
Vice-Présidente du Conseil régional de Bourgogne.