Opinion

Souvenez-vous ! C'était il y a tout juste un an !

Communiqué de presse

Le 24 avril, nous  allons célébrer le triste anniversaire de la plus grande tragédie de l’industrie textile. En effet, il y a un an a eu lieu l’effondrement, au Bangladesh, du complexe Rana Plaza abritant des ateliers de production textile travaillant pour des sous-traitants de marques occidentales faisant 1138 morts et 2000 blessés graves. Il faut se souvenir que ce n’était en rien un accident, mais une catastrophe provoquée par l’absence de contrôles, alors que le bâtiment avait été surélevé en dépit de toutes les règles de sécurité concernant la construction

 

Depuis le 24 mars 2014, les demandes d’indemnisation des familles commencent seulement à être traitées.

Le fonds d’indemnisation, mis en place à la suite de longs mois de négociations présidées par l’Organisation internationale du travail, a été officiellement lancé en décembre 2013. Les marques directement liées au Rana Plaza, mais également toute autre entreprise ou organisation, peuvent y contribuer.

En lien avec des syndicats et des ONG du Bangladesh et partout dans le monde, Peuples Solidaires avec le Collectif Ethique sur Etiquette dont font aussi partie Artisans du Monde et le CCFD-Terre Solidaire,  présents dans la région chalonnaise, appellent les multinationales qui ont sous-traité leur production au Rana Plaza à contribuer sans délai au fonds d’indemnisation.

Un an après l’accident, il est inacceptable que les entreprises donneuses d’ordre, telles que Benetton, Auchan et Carrefour, n’aient pas encore contribué de façon significative et sans délai à ce fonds d’indemnisation qui permettra aux victimes et à leur famille de reprendre leur vie avec dignité.

Afin qu’à l’avenir, une telle catastrophe ne se renouvelle pas, il est temps que le parlement français légifère sur le devoir de vigilance des maisons-mères vis-à-vis de leurs filiales et sous-traitants à l’étranger. En effet, aujourd’hui rien n’oblige les grandes entreprises multinationales à répondre des conséquences de leurs actes à l’étranger. Ainsi, là où les États ne protègent pas leurs populations, celles-ci se retrouvent face à un déni de justice.

Malgré les engagements du Président de la République*, le gouvernement fait la sourde oreille. Il semble plus sensible à défendre les intérêts des multinationales, qui souhaitent continuer sans entrave leur course au profit, qu’à la situation dramatique des travailleurs des pays du Sud et à la volonté de son propre Parlement. Une immense vague de mobilisation citoyenne et médiatique est cruciale pour rappeler à François Hollande ses engagements.

Les 1138 victimes qui ont perdu leur vie sous les décombres du Rana Plaza, au Bangladesh, ne sont-elles pas suffisantes pour que le gouvernement français agisse? Si cette loi était discutée et adoptée, il deviendra possible d’éviter de futurs Rana Plaza, mais aussi des Bhopal, des Erika, ou même des Florange…

Le CCFD-Terre Solidaire, Collectif Ethique sur l'étiquette, Peuples Solidaires, Sherpa, CGT, Terre des Hommes France membres du Forum Citoyen pour la RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) appellent à signer une pétition  pour interpeller le chef du gouvernement pour que  la proposition de loi sur le devoir de vigilance des multinationales déposée le 7 novembre 2013 à l’Assemblée nationale soit inscrite au calendrier parlementaire d’ici le 30 juin 2014.

http://www.avaaz.org/fr/petition/Francois_HOLLANDE_President_de_la_Republique_Rana_Plaza_1138_morts_le_cout_de_limpunite_des_multinationales/?tRIegfb


* "Je souhaite que soient traduits dans la loi les principes de responsabilité des maisons-mères vis-à-vis des agissements de leurs filiales à l'étranger lorsqu'ils provoquent des dommages environnementaux et sanitaires ", François Hollande, le 12 avril 2012.

 
Le texte de la proposition de loi:   http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion1524.asp