Bourgogne

La Bourgogne à l'heure des économies

La Bourgogne  à l'heure des économies

François Patriat défend les économies et le rapprochement avec la Franche-Comté
Entre économie et projet de fusion de la Bourgogne avec le Franche-Comté, le Président du Conseil Régional s'est fait le défenseur du régime minceur voulu par l'Etat et qu'il approuve, mais aussi de la nécessité de changer de taille régionale.
Les élus d'opposition ne sont pas contre les économies, mais se délectent des déclarations passées. Ils appellent aussi à consulter le peuple.

Une baisse des dotations de l'Etat de 26% à hauteur de 11 milliards d'euros… En Bourgogne on a sorti les calculatrice, et ce lundi matin, à l'heure de l'ouverture de la session du Conseil Régional, François Patriat a livré un chiffre : «Pour la Région Bourgogne, la baisse serait de 37 millions d'euros sur trois ans. On passerait de 171 millions en 2014 à 134 millions en 2017».
Face à cette réalité chiffrée, le Président du Conseil Régional l'assure : «Cela n'impactera pas l'investissement. Nous ferons en sorte qu'il n'en soit rien. C'est pour cela qu'il faut des réformes de structures. On peut économiser entre 5 à 12 milliards. 
Je prendrai mes responsabilités. Je proposerai en novembre, à l'heure du débat d'orientation budgétaire, un programme d'ajustement pour la période de 2015 à 2017».
 

«On a moins d'un an pour redessiner
la carte de notre pays»


François Patriat l'assure : «Il faut mieux réfléchir en commun sur les économies que l'on peut réaliser. Chacun doit comprendre que la nation toute entière doit s'engager pour réaliser des économies».
En ce sens, le Président de la Bourgogne a le sentiment d'avoir eu raison avant tout le monde : «En 1985, au siècle dernier, je souhaitais TGV Rhin-Rhône, A39, A36. J'avais aussi évoqué un aéroport inter-régional.  J'ai participé à toutes les commissions. Mes discours constants n'ont pas changé. 
Ca fait 6 ou 8 ans que le débat a lieu, que l'on en parle et que les choses n'avancent pas. Si nous devons réformer notre strate territoriale, je dis oui.
Je sais bien que l'on parlera des identités, des histoires. La France d'aujourd'hui n'est plus celle d'il y a 200 ans. Il faut donc la réorganiser».
On l'aura compris et il l'a déjà dit, François Patriat est favorable aux propositions du Premier Ministre. «Je rappelle que l'objectif est d'avoir des régions de bonne taille. Les élections pourront être décalées avant de fixer préalablement le périmètre des deux régions. On a moins d'un an pour redessiner la carte de notre pays. Certains disent jamais, d'autres au pas de charge. Moi je dis cela se fera dans la concertation». 
Evoquant la question de l'identité, le Président du Conseil Régional lance : «Je suis bourguignon. Le Périgord a-t-il perdu son identité en Aquitaine, la Provence en PACA ? Pour moi l'identité n'est pas un argument». 
Et de poursuivre : «Par notre engagement en Bourgogne et en Franche Comté, nous sommes présentés comme des modèles de lucidité et de courage politique. Pouvons-nous nous rapprocher, mettre des moyens en commun et faire des économies.
 

«La voiture du futur se fera de 
Sochaux à Magny-Cours»


Nous avons eux capitales voisines d'une demi heure, deux universités, deux agences de développement. La voiture du futur se fera de Sochaux à Magny-Cours. On a évoqué une quinzaine de points de convergence. Du côté des forces économiques c'est plutôt approuvé»
Pour tendre vers la fusion, François Patriat a annoncé des points d'étape : 
Une saisie conjointe des CESER pour avis. 8 octobre : La mise en place d'un comité stratégique par les deux présidents ; L'ouverture d'une conférence publique avec les conseillers avant l'été, au plus tard la première semaine de juillet.
François Patriat qui a annoncé qu'il se rendra jeudi matin au Ministère a aussi annoncé la venue d'André Vallini pour le mois de juin et exprimé le souhaite que les projets soient soumis aux assemblées régionales de Bourgogne et de Franche-Comté en Novembre. «Car il faut que tout soit clair avant les élections de 2016», a-t-il ajouté. Cela avant de prendre l'exemple de l'Aéroport, ou plutôt des aéroports de Dijon et de Dole-Tavaux. Avec la perspective de voir Dijon devenir un simple aéroport d'affaires...
Emmanuelle Coint, la chef de file de l'opposition a joué la carte de l'ironie : «Les réformes annoncées par Monsieur Valls contredisent ce qu'a fait le Gouvernement et sont en contradiction avec le programme de Monsieur Hollande.
 

«Monsieur Hollande avait dit qu'il ne
toucherait pas aux dotations aux collectivités»


Les communiste et écologistes appartiennent-ils toujours à la majorité», a-t-elle tout d'abord lancé. 
Considérant les 11 milliards de dotations, Emmanuelle Coint a rappelé que «Monsieur Hollande avait dit qu'il ne toucherait pas aux dotations aux collectivités, alors même qu'il a augmenté les charges».
Emmanuelle Coint déclara ensuite au sujet des économies : «Votre position est de faire des efforts. Je l'entends. Mais vous étiez plus virulent contre le gel des dotations, alors qu'aujourd'hui vous approuvez les baisses !»
Et la leader des élus de droite de poursuivre : «Une collectivité est un territoire de projets et c'est une identité culturelle. C'est fort et vous ne pouvez pas le nier.
Ce n'est pas la taille du terrain de foot qui fait la qualité d'une équipe, ce sont les joueurs».
 

«Nous n'avons pas peur du peuple»


Pour Emmanuelle Coint, «Il ne faut pas que la fusion se décide entre deux présidents, ni dans un bureau à Paris. Il faut un débat et une consultation de nos concitoyens serait juste, car nous n'avons pas peur du peuple.
En 2005 vous évoquiez la réformé, avec le rapport Balladur vous avez parlé d'enfumage. En 2013 vous avez évoqué votre scepticisme au regard des difficultés des universités. 
On a besoin d'une session dédiée, car c'est stratégique et technique».
Au nom du FN, Edouard Ferrand a parlé Europe pour lancer : «Le Gouvernement n'avance plus. Le projet européen n'est qu'une désillusion. L'Europe puissante est détournée». Cela avant de défendre l'identité bourguignonne.
 

Le PC à boulets rouges...


Nathalie Vermorel De Almeida, au nom du PC, a flingué les propositions de Manuel Valls sur le thème de la rigueur payée par le peuple, mais aussi sur la réforme des collectivités que les élus communistes ne veulent pas voir imposée et qu'ils contestent avec vigueur, arguant qu'elle n'était pas dans le programme de François Hollande. «Mais être élu ce n'est pas justement prendre des décisions», a balayé François Patriat.
Pour les élus verts, par la voix de Chantal Dhoukar, la fusion en perspective des deux régions doit se faire dans le respect des nouvelles normes et aspirations environnementales. Non sans avoir dénoncé les épandages aériens en Saône-et-Loire.
Michel Neugnot a lui appelé à ce que l'on aille au bout de la réforme annoncée des collectivités, au nom de la simplification. Il a aussi plaidé pour la clarification. Et de souhaiter l'imagination d'un nouveau dessin territorial à l'échelle des évolutions. «Le vrai problème c'est qu'un jour où il faut décider. Et si on demande à tout le monde, on ne le fait pas. Je me tourne vers la droite en lui demande d'essayer de rejoindre le camp du progrès»

Alain BOLLERY

 

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