Chalon sur Saône

Le Mali à l'honneur à Chalon sur Saône

Le Mali à l'honneur à Chalon sur Saône

Jaime Salazar, professeur au Conservatoire de Chalon, organise les Temps forts des musiques du monde. Cette année, le Mali est l’invité des trois journées du 16 au 18 mai. Jaime Salazar parle de son choix et de son travail à info-chalon.com.

Jaime Salazar, vous organisez Temps forts du Mali, pouvez-vous nous parler de cet événement ?

J’organise les temps forts des musiques du monde, 3 ou 4 rendez-vous par an, dédiés aux différents répertoires comme faisant partie du monde. Le but est de dépasser les clichés portés sur ces musiques, qu’elles ne soient plus vues comme des cartes postales. Il s’agit de montrer des pratiques qui impliquent les acteurs de ces répertoires liés à un territoire.

Comment se définissent ces journées ?

Ces temps forts se déclinent en 3 temps.

Le vendredi, il y a une conférence donnée par un chercheur avec une optique plus disciplinaire. Ce peut être un philosophe, un anthropologue ou un musicologue, sur une question précise. Le samedi, ce sont des ateliers pratiques, un workshop ouvert à tous, musiciens ou non musiciens, mais intéressés par pratiquer un nouvel instrument ou un type de musique (ce ne sont pas des masterclass). Les intervenants transmettent un savoir-faire précis, une mise en pratique de leur art.

Le 3e temps, ce sont les concerts. C’est montrer la réalité de ces répertoires. Ces musiciens sont en général issus de la culture du pays, mais ils peuvent être des gens vivant en France intéressés par ces répertoires sans être natifs du pays et qui ont une création originale influencée par ces musiques du monde. Il s’agit de montrer la réalité de ces musiques dans le contexte musical d’aujourd’hui.

Pourquoi le Mali ?

Des raisons diverses. Si on se balade en France, on découvre pas mal de pratiques artistiques maliennes en France (musique danse…). Il y a aussi des associations africaines actives à Chalon. Il y a eu le conflit au Mali. Parler de la musique malienne est donc inscrit dans ces contextes.

Comment avez-vous rencontré ces deux groupes ?

Ballaké Sissoko est incontournable. Il navigue entre le Mali et la France, mais réside ici. BKO quintet, ce sont des Maliens, un groupe qui rassemble des pratiques musicales qui ne se mélangent pas au Mali, 4 familles traditionnelles bien spécifiques. Contrairement à Ballaké Sissoko, ils cherchent à sortir du contexte strict du Mali et créer une musique nouvelle ensemble. J’ai déjà collaboré avec eux. Ballaké Sissoko, c’est par le biais de la Fondation Royaumont.

Vous allez donner la conférence sur la musique malienne, avez-vous été au Mali pour connaître la musique malienne ?

Non, mais dans la musique latino-américaine, il y a beaucoup d’éléments africains apportés par les esclaves. Je suis rattaché à un laboratoire du CNRS sur les musiques du monde.

Et vous donnez des cours de musiques du monde  au Conservatoire !

Je donne un cours en 4 volets. Les cultures du monde, un atelier de chant, un atelier de percussions, un cours d’orchestre. La particularité de ce cours est qu’il est ouvert à tous et concerne aussi bien les musiciens confirmés que les amateurs. Je reçois des gens adultes qui apprennent en pratiquant.

On apprend les percussions, ce sont les mêmes pour tous les cours ?

Non, les percussions diffèrent. Les souhaits du groupe cette année concernaient les musiques des Caraïbes. Ils voulaient quelque chose de festif. La musique des Andes, c’est différent. Le groupe change chaque année, certains restent d’année en année, d’autres partent, d’autres viennent. Cela se renouvelle chaque année, donc le thème aussi. Mais on apprend tous les instruments.

D'autres projets ? Avec les musiques des Andes ?

Dans l’avenir, quelque chose pourrait se passer, oui, car je travaille aussi avec d’autres départements. Ainsi, j’ai fait des arrangements de musique latino qui ont été joués par le Brass Band du Conservatoire. Cette année, on crée des projets ensemble. Chaque année cela change. Et les élèves sont dynamiques, ce sont des adultes qui s’inscrivent volontairement et sont motivés, c’est porteur.

 

Temps forts du Mali, du 16 au 18 mai

Vendredi 16, Les imaginaires des musiques traditionnelles africaines, conférence par Jaime Salazar, 18h Conservatoire, entrée libre
Samedi 17, ateliers autour du répertoire malien, 14h à 17h, Conservatoire, sur inscription

Concert, BKO Quintet, 21h30, Lapéniche. En première partie, Bambazù.

Dimanche 18, Concert Haut du panier4, couleurs du Mali, Ballaké Sissoko, 11h, Théâtre Piccolo, 5 à 10€

 

Infos :

Conservatoire.legrandchalon.fr

Facebook

03 85 42 42 67

 

S.B.