Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - 5 mois de prison ferme pour avoir donné un coup de portière

TRIBUNAL DE CHALON - 5 mois de prison ferme pour avoir donné un coup de portière

En ordonnant la comparution immédiate d'Hammadi devant le tribunal correctionnel pour des faits de violence, le parquet de Chalon souhaitait mettre un coup d'arrêt au conflit qui oppose deux familles autunoises d'origine maghrébine.

Mais en entendant les menaces prononcées à l'encontre de la victime par la mère d'Hammadi, alors que ce dernier s'apprêtait à quitter le palais de justice, pour aller purger sa peine au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand, on peut réellement en douter.

Le conflit a commencé en 2012, quand Karim, la victime du jour, a été condamné par cette même juridiction dans un dossier de violences et que la famille d'Hammadi était alors partie civile. Mais depuis quelques semaines celle-ci s'est montrée de plus en plus vindicative à l'égard de son rival, avec insultes et menaces au programme. Et, comme si cela ne suffisait pas, on est passé aux coups... ou plus précisément au coup de portière.

Lundi dernier, en début d'après-midi, dans une rue du centre-ville d'Autun, tandis qu'il sortait d'un tabac presse, où il venait d'acheter des timbres, et qu'il regagnait sa voiture, garée au milieu de la chaussée, Karim a vu surgir un véhicule, sans se douter de ce qui allait lui arriver. Alors que le véhicule était parvenu à sa hauteur, le conducteur a ouvert violemment la portière le projetant au sol et lui occasionnant des blessures au dos et à l'avant-bras gauche. Des blessures assez graves pour qu'il se retrouve à l'hôpital d'Autun et qu'il fasse l'objet d'une ITT de 3 jours. Et ce conducteur n’était autre que le prévenu. « J'ai eu peur. Je lui ai mis un coup de portière quand j'ai vu sa figure. Je ne voulais pas le blesser. Je voulais simplement qu'il se casse » a soutenu Hammadi. Et le mis en cause d'en remettre une couche à la barre. « Ce n'était pas volontaire, ce n'était pas pour lui faire mal » en ne manquant surtout pas de préciser qu'il n'avait jamais eu de problème avec la victime. Et pourtant d’après celle-ci il serait sorti de la voiture et lui aurait dit « Alors, maintenant tu fais moins le malin ».                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             
Conseil de Karim, Me Benoît Diry a fait remarquer « Depuis 2012 on assiste à une graduation dans les faits, dans les atteintes. On peut logiquement se demander où cela va s'arrêter ». L'avocat de la partie civile a ensuite souligné « En étant condamné en 2012 par ce même tribunal, mon client a fait le choix de la vraie justice et non pas de se faire justice soi-même comme le prévenu ».

« Si on écoute le mis en cause, c'est la victime qui devrait être à la barre » a confié le représentant du ministère public, avant de rappeler qu’Hammadi était bien connu du Tribunal pour des outrages, des actes de rébellion et des faits de violence. Assurant la défense du jeune homme, qui tombait sous le coup d’une récidive légale, pour avoir déjà été condamné pour les mêmes faits en octobre 2010 par le tribunal pour enfants de Chalon, Me Lucie Bourg a signalé que son client n'avait que 18 ans, qu'à la recherche d'un emploi il devait suivre une formation dans les prochaines semaines dans un souci de s'insérer dans notre société. Pas suffisant pour lui éviter de la prison ferme avec mandat de dépôt. Il a en effet écopé de 12 mois de prison, dont 7 mois avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve de 2 ans, avec obligation de travailler ou de suivre une formation, d'indemniser la partie civile et interdiction de rencontrer la victime. L'affaire étant renvoyée sur intérêt civil à l'audience du 11 septembre 2014.

Gabriel-Henri THEULOT