Saône et Loire

Triomphale fin de campagne européenne en Bresse pour Arnaud Danjean

Triomphale fin de campagne européenne en Bresse pour Arnaud Danjean

Ce jeudi 22 Mai restera dans les annales de la droite régionale et la mémoire des quelques 500 participants et plus, remplissant la salle du Marais de Branges qui affichait archi-complet !

En préambule, Arnaud Danjean (Euro-Député P.P.E, candidat à sa réélection) félicite les nouveaux élus (dont Fred Bouchet, Maire de Louhans) et réélus (dont Anthony Vadot, Maire de Branges), salut la présence des très nombreuses personnalités, Députés, Sénateurs, et élus Bourguignons et Francomtois (dont Jean Raquin, ex-Président du CG 39, Jacques Pélissard (Député-Maire de Lons-le-Saunier, Président d'ECLA, Président de l'Association des Maires de France) et son épouse Hélène (Conseillère Générale et Régionale, Responsable de l'UMP du Jura) et remercie ses colistiers.

Précisant que « c'est une campagne compliquée et difficile, avec 18 départements et 5 régions, intégralement parcourues », et saluant ses sympathisants « vous avez du mérite à vous intéresser à ce scrutin, car il faut être très modeste et très humble pour être connu et reconnu comme Député européen dans tout l'espace de la circonscription » (du Grand-Est, ndlr). Et de s'exclamer : « je suis exaspéré par tout ce que j'ai entendu pendant cette campagne, véhiculé par les médias et parfois même parmi mon propre camp politique... »

« Député européen, c'est un mandat de pédagogue, pas de démagogue »

Avec « quelques points précis de vérité » : « Député européen, c'est un mandat de pédagogue, pas de démagogue », car « il n'y a qu'en France qu'on entend que, si tout va mal c'est la faute à Bruxelles (surtout depuis 2 ans..) ». « Au parlement européen, on n'a pas voté les 35 heures, les nouveaux prélèvements obligatoires, le mariage pour tous, et aucune des mesures votées à Bruxelles n'est la conséquence du décrochage de la France ». « Il y a un problème français et socialiste, car l'Europe n'est ni de droite, ni de gauche puisqu'il n'y a pas de majorité absolue mais une Europe de compromis, par contre les pays qui vont mal, ce sont bien des gouvernements de gauche qui les ont conduits dans le mur ». Et de pointer François Hollande « qui a décidé de faire baisser la P.A.C. de 12,5 % », impactant ainsi la France dont la Bourgogne et la Franche-Comté, en particulier les filières d'élevage ».

« L'Europe c'est loin des peuples ». Citant Michel Barnier (Commissaire européen représentant la France et ex-président du Conseil général de Savoie, venu le soutenir pour la 2è fois, ndlr), Arnaud Danjean s'inscrit en faux contre cette affirmation répandue, et rappelle que celui-ci est à l'origine du Brevet Unique Européen, « clé de l'innovation du 21ème siècle ».

« L'Europe est sans coeur ni âme ? ». Arnaud Danjean rappelle que « ce sont les Députés P.P.E. Français qui ont fait rétablir et augmenter les subventions supprimées aux banques alimentaires, de 500 millions d'euros/an à 3,5 milliards/an ».

Des caricatures sur l'Europe à balayer

Avec une « 3è caricature à balayer », Arnaud Danjean met en garde contre les « slogans des forces extrêmes, qui trahissent leur nation en prétendant qu'il y aurait d'un côté les patriotes, et de l'autre les européens ». Brandissant son passeport (européen), Arnaud Danjean précise : c'est un passeport français & européen, ce n'est pas une contradiction car l'Europe c'est 28 drapeaux nationaux et 1 drapeau européen ». Et de tacler « le Front National qui a fait élire Hollande » ! En livrant « une anecdote vécue à 24 ans, dans son 1er poste en 1995 à Sarajevo en pleine guerre des Balkans » (A. Danjean a servi la D.G.S.E. pendant 12ans, avant d'être élu Euro-Député, ndlr). « Sorti de Sornay et de Sciences-Po surtout de Sornay d'ailleurs, j'ai découvert une ville en guerre, en 48 heures je me suis fais tiré dessus, j'ai assisté à la désintégration par un obus d'une famille entièré réduite en morceaux et à l'ouverture d'une fosse commune, aussi je n'accepte pas de leçons de patriotisme de M. Philippot (candidat FN, ndlr) énarque et technocrate qui fait campagne exclusivement sur les plateaux T.V. et qui sème la discorde et la haine ». « A cause de la division des Européens, ce sont les Américains qui ont tiré les marrons du feu et fait régner l'ordre dans les Balkans ». « On a la chance de vivre en paix depuis 20 ans car on a délégué à Bruxelles une partie de notre diplomatie pour réconcilier les peuples des Balkans, mais ne jouons pas trop les blasés, avec l'Ukraine et autres conflits à nos frontières, car la guerre civile, c'est le futur de l'Europe si l'on se déchire ».

A tous les électeurs « vous devez perpétuer l'héritage des Pères Fondateurs de l'Europe dont nous sommes les  héritiers directs, que l'on ait ou pas sa carte à l'U.M.P » et « vous avez une responsabilité, vous ne pouvez pas vous permettre de faire élire des députés absents ou qui ne siègent pas » « comme Harlem Désir, récompensé pour ses absences et son incompétence, c'est normal au PS, ou l'imposture de la famille Le Pen qui n'ont rien fait et ne vont rien faire ni défendre vos intérêts ; il faut envoyer des Députés qui travaillent pour vous et qui vont rendre des comptes pendant 5 ans ». Et de conclure « voter dimanche, c'est voter utile pour la 1ère des 23 listes, la seule avec des candidats de tous les territoires du Grand-Est ».

 

Michel Barnier renchérit et développe ses arguments : « si vous ne vous occupez pas de l'Europe, c'est elle qui s'occupera de vous », car « 80 % des lois, normes et règlements sont élaborés à Bruxelles, par nous les Français avec tous les autres Européens, l'eau, l'air ne connaissent pas les frontières, et nous avons choisi l'Europe au quotidien ».

« Ne pas utiliser son bulletin de vote, c'est une faute vis-à-vis de soi-même et de la société ».

Et de rappeler les fondamentaux : « après 3 guerres entre Européens et pour vivre en paix, on a crée l'envie d'être ensemble 3 ans après la sortie des camps de concentration ». « On a commencé par l'intérêt économique avec la communauté du charbon et de l'acier pour assoir l'envie d'être ensemble » car « autour de nous et nulle part ailleurs, il n'existe la même paix ni la même démocratie ».

Rappelant une anecdote vécue alors qu'il était  jeune Ministre des Affaires Européennes (de cohabitation sous la Présidence de François Mitterrand puis de Jacques Chirac), Michel Barnier pose une question au Président Mitterrand : « pourquoi  ne pas avoir pu empêcher cette guerre dans les Balkans, alors que vous étiez ami avec Helmut Kohl ? » Et Mitterrand de répondre « mon jeune ami, voila des siècles que les Français soutiennent les Serbes et les Allemands les Croates, il nous a manqué quelqu'un pour nous surveiller ».

C'est pourquoi, « en 2014, il faut en tirer les leçons, avec un projet de civilisation européenne aux racines chrétiennes, avec un modèle social, démocratique et économique commun, car cela n'est pas acquis pour toujours ». « 4 pays européens sur 28 sont actuellement parmi les plus puissants du monde, mais avec 1 pays européen qui disparaît du tableau tous les 10 ans, il n'y aura plus de pays européens dans le G.8 d'ici une décennie et si on est pas tous ensemble, on est foutu ». Et « ce sont les Etats-continents qui seront assis à la table des 1er états du monde, grâce à leur taille et à leur nombre d'habitants » et « qui nous dicteront leur loi ».

« Il faut répondre oui à l'Europe et consolider le projet européen pour pouvoir le modifier et discuter de tous les changements nécessaires » et peser face à la Chine, aux U.S.A., à l'Inde, au Brésil et à la Russie.

Et de plaider pour « une Europe unie mais pas uniforme, qui n'est pas un état fédéral européen mais 28 peuples qui parlent 24 langues différentes avec leurs particularités, leur identité nationale et régionale dans le respect de celle des autres ».

Avec une bureaucratie allégée « si les technocrates prennent le pouvoir c'est que les politiques le leur ont laissé », et une « révision générale des compétences européennes du point de vue de leur valeur ajoutée supplémentaire européenne, en renvoyant aux nations les compétences inutilement européennes », « même si ce n'est pas simple, car une communauté de 28 nations, cela ne peut qu'être complexe » mais il s'agit « d'une construction unique au monde, pacifique et démocratique, et c'est la 1ère fois dans l'histoire mondiale, sauf sous les Empires, dans la force et la violence ».

Et de nombreux projets : Europe de l'énergie « objectif vital pour notre indépendance car 57 % de notre énergie vient d'ailleurs, dont la Russie avec son gazoduc qui fournit l'Allemagne »

« Favoriser la démographie en Europe » car c'est « le seul continent qui va perdre de la population – 60 millions dans les prochaines années, sauf la France et la Suède ».

« Europe de l'industrie » avec « les technologies-clés de l'avenir, comme l'on a construit l'Europe de l'agriculture avec la P.A.C., pour notre souveraineté et notre sécurité alimentaire » en « mutualisant nos moyens ».

« Europe de la Défense » avec une défense européenne et une « Europe sociale » à construire « en trilogue avec les 28 commissaires européens, la chambre des Etats (Ministres) et le Parlement (Chambre des citoyens) ».

Et de rappeler les « 41 lois de régulation financière présentées (par Michel Barnier, Commissaire européen jusqu'en Octobre 2014, ndlr) après 30 années de dérégulation financière à tout-va sans contre-pouvoir politique aussi bien de droite que de gauche ».

A propos d'Arnaud Danjean, Michel Barnier souligne que « les Députés européens sont aussi importants que les Ministres (français) et au moins autant que les Députés et Sénateurs nationaux ». Et d'enfoncer le clou « l'intérêt national exige des députés européens qui peuvent faire bouger les lignes et agissent... »

Rappelant à propos des élections européennes, ce mot de Périklès (Général et Homme d'Etat athénien 5 siècles avant J.C.) et titre du livre de Michel Barnier (paru le 17 avril 2014 chez Gallimard, ndlr) « se reposer ou être libre, il faut choisir ».

Et Michel Barnier de conclure : « il faut voter dimanche, pour des hommes politiques français et fiers de l'être » en suivant le choix « d'une Europe indépendante, libre et démocratique » et comme lui « refuser une Europe sous-traitante et sous influence de la Chine et des U.S.A. ».

In fine, toute la salle se lève pour chanter en coeur La Marseillaise « qui n'est pas un karaoké d'estrade » comme il a été rappelé...

 

                                                                                                                      Colette Bride