Chalon sur Saône

La Maison de la plante à Chalon... ça vous dit quelque chose ?

La Maison de la plante à Chalon... ça vous dit  quelque chose ?

Marie-Christine Perrin est herboriste depuis 30 ans dans une boutique qui existe depuis 60 ans.

C’est pur bonheur de venir dans cette caverne d’Ali Baba où l’on trouve des rangées de tiroirs remplis de plantes, des gélules phyto, des lampes de sel, des produits naturels d’ici et d’ailleurs… tout cela pour la santé : tout au naturel.
Les gens se tournent de plus en plus vers les plantes et le soin au naturel, depuis les scandales sur les médicaments et les produits, ici et dans le monde.

Marie-Christine Perrin est branchée sur le naturel depuis toujours. Sa grand-mère se soignait avec des feuilles de choux quand elle avait mal au genou, mais le plus incroyable est que cela marche et qu’on pratique cela encore aujourd’hui. Ni la grand-mère ni la mère ni la fille n’ont jamais pris beaucoup de médicaments. On est herboriste de mère en fille : transmission naturelle.

Marie-Christine Perrin a repris cette boutique en 1984. C’est une herboristerie tout-à-fait traditionnelle. Les plantes sont rangées dans des tiroirs, conditionnées en sachet, avec un large choix. Elle se fournit chez un herboriste de gros qui vend des plantes toutes contrôlées, avec des lots fichés et certifiés bio. Cette société d’herboristerie en gros existe depuis 1823 et le secret des plantes se transmet de père en fils. Ils travaillent avec des cueilleurs dans le champ du domaine rempli d’arbres et de plantes. Chez elle, on trouve de quoi veiller à sa santé de façon basique, mais aussi des conseils, et des plantes plus spécifiques, grâce au large choix régulièrement renouvelé, une fois par mois.

La maison de la plante, herboristerie, 8 rue Pasteur, à Chalon

S.B.

 

Les herboristes étaient réunis à Lyon en mai pour leur congrès annuel. Ils réclament le droit de renaître et que soit examinée une proposition de loi pour la reconnaissance de leur métier, qui est restée en suspens depuis 3 ans. 

Pierre de Bonneval, herboriste, met les points sur les i, et parle de l'herboristerie.

Pierre de Bonneval tient une boutique d’herboriste depuis 1979 et a créé une école en 1983 à Lyon. Il propose aussi des stages d’été d’herbaliste. Il est l’auteur d’un livre "L’herboristerie, manuel pratique de la santé par les plantes", Desiris, 2006.

La situation des herboristes est mise à mal par le lobby des pharmaciens qui veulent la primauté de la vente des plantes. Le problème est que les pharmaciens vendent cela en gélules et les herboristes en vrac.

Mais il faudrait s’entendre chacun dans son domaine, et reconnaître le droit des herboristes. Les herbes médicinales servent à la prévention, aux maladies bénignes. Elles soulagent et contribuent au bon rétablissement, parallèlement aux traitements médicamenteux.

"On est complémentaires. Je ne soigne pas les maladies lourdes, mais je permets à mes clients de mieux supporter leur traitement, argumente l’herboriste, qui souhaite que tout le monde s’entende, même si c’est difficile."

Il y a 148 plantes en vente libre mais 365 plantes sont tenues par le lobby des pharmacies. Ceux-ci reçoivent une courte formation sur le sujet sous forme de séminaire, dit un pharmacien de Chalon. En général, ces plantes sont vendues sous forme de gélules en phytothérapie.

Il y a quelque mille étudiants à l’Ecole lyonnaise des plantes médicinales fondée par Patrice de Bonneval qui peuvent suivre la filière de la cueillette à la consommation et qui apprennent les plantes sur un cursus de 3 ans.

"L’idée n’est pas de former des gérants de boutiques mais des connaisseurs de plantes. Les élèves à Lyon apprennent les propriétés de 300 plantes quand la formation de pharmacien n’en contient que trente", précise Patrice de Bonneval.

Dans sa boutique, Pierre de Bonneval vend des plantes qu’il a lui-même cueillies, sélectionnées, conditionnées.

"Les pharmaciens ne sont pas plus herboristes que je suis pape"

Le congrès annuel des herboristes se tenait  à Lyon en mai : herboriste est "un métier d’avenir", "ce qu’on veut c’est renaître" et "lancer une fédération des écoles de la profession".

Après les scandales du médiator et autres médicaments ou produits, les gens se tournent vers des remèdes naturels autant que possible. Le commerce des plantes a augmenté de 20% en Europe, la moitié des Français a recours à la phytothérapie pour se soigner.

On se souvient de Mességué qui avait lancé le regain des soins par les plantes avec son livre "C’est la nature qui a raison", paru en 1972. Un boom à l’époque, avec le regain de l’homéopathie. Les gens (re)commencent à prendre soin d’eux par les plantes, avec un guide des plantes et des conseils, ou suivant des stages. Cela se passait en même temps que le développement du mouvement écolo et du bio. Une belle prise de conscience de la nécessité  de respecter la nature et d’écouter son corps. Un mouvement qui continue et qui doit recevoir ses marques de reconnaissance.

 

Sur Pierre de Bonneval, l’herboristerie et le congrès annuel, source :

www.lanouvellerepublique.fr, article du 18 mai 2014, France-monde, actualité santé

(avec extraits de l’interview, vidéo sur le stage d’herbaliste, lien vers un 2e article : la vie des hommes au fil des plantes)

 

S.B.