Faits divers

Des chalonnais impliqués dans un passage à tabac

Des chalonnais impliqués dans un passage à tabac

D. a 19 ans et passe bientôt son bac. Ce jeune chalonnais a comparu devant le tribunal correctionnel de Mâcon mercredi 11 juin pour violence aggravée par deux circonstances (avec arme et en réunion) pour des faits commis à Tournus à la cité des Sept fontaines le 1er mai dernier. Avec trois jeunes gens, mineurs, il a passé à tabac un autre jeune homme, se vengeant de faits remontant à un mois.

L'enquête et la procédure ont été rapides. Dès le 7 mai, D., identifié par l'enquête était présenté au parquet, placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'aller à Tournus, de s'approcher de sa victime et de porter une arme. Il a reconnu les faits.

La victime, au visage particulièrement tuméfié suite aux coups assénés par l'équipe, a eu huit jours d'ITT mais n'a pas été en mesure de reprendre le travail dans la chaîne de fast-food qui l'emploie, un mois et demi après le tabassage en règle.

Le 1er mai dernier, vers 20 h 40, une Clio noire se gare derrière le véhicule d'H., la victime, au cœur de la cité des sept fontaines à Tournus. En sortent quatre jeunes gens, armés l'un d'une grosse bombe lacrymogène, le 2e d'un pistolet d'alarme, le 3e d'une batte de base-ball et le dernier d'une matraque. Interpellé par le groupe à distance, H. s'enfuit mais chute et se retrouve à terre. Là, pour reprendre les mots du parquet, c'est « l'acharnement ». La victime est bombardée de gaz lacrymo par D., puis est roué de coups avec les diverses armes à disposition des agresseurs, qui visent en priorité le visage. Le juge Guesdon, qui préside la collégiale de ce mercredi, parle du « visage particulièrement tuméfié de la victime », dont la photo, montrée à l'une des assesseurs, fera plus que grimacer cette dernière.

 

La scène s'est déroulée devant de nombreux témoins, qui de leurs fenêtres ou à proximité, ont été surpris par la violence et la rapidité de l'agression. « Il a reçu des coups de pieds, des coups de poings et des coups de crosse et de batte de base-ball, raconte par PV interposé, un ami de la victime, qui a pensé à prendre les clés de la voiture de l'agressé, pensant que le quatuor brutal allait la lui voler. Avant d'entendre D. s'exclamer : « ça t'apprendra ». Et les quatre jeunes garçons sont remontés dans la Clio aussi rapidement qu'ils étaient venus.

 

« Comment on peut avoir l'idée de faire ça ? Pourquoi vous partez à quatre et armés ? » questionne le président Guesdon. « Vous savez, des bombes lacrymos, un pistolet et des matraques, la plupart des gens n'y pensent même pas. On se dit pourquoi pas une kalachnikov ?... » s' interroge le juge face au prévenu. Qui, un instant, reste coi.

 

« Il m'a insulté et m'a frappé » résume D. pour toute explication. Il raconte alors en détail l'altercation vieille d'un mois qu'il a eue avec sa victime, dans un fast-food tournusien. Employé du restaurant, le jeune homme a refusé les bons de réductions de D. Devant l'insistance de D. qu'il trouve vite agressif, il appelle le directeur du restaurant qui même chose, refuse ses réductions plus valables. Le soir même, à la gare de Tournus, D. et H. se recroisent à nouveau et reparlent de l'incident. H. le reconnaît, c'est lui qui finit par frapper D. Menaces, échanges de noms d'oiseaux Le match retour a donc eu lieu le 1er mai à la cité des Sept fontaines... D. a encore refusé à l'audience de donner le nom des jeunes gens de l'expédition. Un des participants a été présenté au juge des enfants de Chalon-sur-Saône.

« Vous racontez ça comme si c'était naturel. Et là, avec le recul, vous dîtes quoi ?» reprend le juge.

« Je voulais lui faire un peu mal . J'étais sur les nerfs » a répondu D.

L'avocate de la victime, Me Desormeaux, s'est dite « stupéfaite » de la violence de l'agressio dn du 1er mai, survenue un mois apres une première rencontre entre agresseur et agressé. « C'est un lynchage en règle. Mon client souffre encore de séquelles importantes. Il ne peut pas encore aujourd'hui reprendre son travail ». « Il y aurait pu avoir des conséquences et des blessures plus graves » a souligné le parquet. « L'auteur est un tout jeune majeur. le prévenu a participé très activement alors qu'il dit ne l'avoir « que » gazé. Pour moi c'est de la violence gratuite » Et de requérir cinq mois de prison avec sursis simple.

« On est surpris par le fossé existant entre la violence de l'agression et la vie de tous les jours du prévenu, qui n'a jamais fait parler de lui. Ce n'est pas la même personne avec sa famille, ses amis. » dira son avocate, en demandant au tribunal de tenir compte de son absence de casier.

Le jeune chalonnais a été condamné à six mois de prison avec sursis, l'arme lui a été confisquée. Il devra verser 2000 euros à la victime et ensuite une somme déterminée par l'expertise médicale qui n'est pas encore finalisée.

 

Florence GENESTIER.