Chalon sur Saône

A Chalon comme partout ailleurs en France, c'est le début des épreuves du bac

A Chalon comme partout ailleurs en France, c'est le début des épreuves du bac

En pleine grève de la SNCF, les lycéens chalonnais étaient sur le pont ce lundi pour l'épreuve de philosophie du bac. Ils ont livré leurs sentiments à info-chalon.com du côté du lycée Hilaire de Chardonnet.

Les lycéens passaient leur première épreuve du Bac avec la philo, facile pour certains, la bête noire pour d’autres qui se rattraperont sur les autres matières pour obtenir la totalité des points.

Au lycée Hilaire de Chardonnet, les élèves attendaient dehors la sortie de leurs camarades et l’arrivée de la voiture. Assis ou debout, ils bavardaient tranquillement, visiblement à l’aise. La grève les touchaient peu, la plupart sont conduits chaque matin, viennent à pied ou en bus scolaire.

Les sujets étaient différents selon la filière, scientifique ou littéraire :

Vivons-nous pour être heureux ? L’artiste est-il maître de son œuvre ? Commentaire de texte sur Descartes et la science.

Le 3e sujet, commentaire de texte avait la préférence des élèves : "cela permet de s’appuyer sur les informations de l’extrait, c’est plus facile pour avoir une base d’idées".

 

Stressés les lycéens ? Les filles un peu plus que les garçons qui arborent fièrement le tee-shirt "keep calm" ! Mais ce sera plutôt la veille des résultats que le stress grimpera en flèche. Pour le moment, en bons philosophes, ils se concentrent sur les matières à étudier, on dira sur le moment présent ! N’empêche, mettre 40 minutes à venir à l’école à pied quand on en met 20 tous les matins et se tromper de chemin, voilà un petit signe d’une certaine préoccupation, mais là encore on peut dire que l’esprit philosophe en chemin, perdu dans ses pensées… et puis on frime toujours un peu, cela remonte le moral… et puis il y a ceux pour lesquels cela n’a pas été si bien que cela…les déçus, les angoissés, les rouletabilles, les faits accomplis, et les passionnés de philo (cela existe !)

La préparation est très personnelle. Pendant l’année, soit le prof leur "dicte le cours et la moitié des élèves copie !" soit "on étudie des thèmes, à l’appui d’un manuel de textes. Libre à chacun d’explorer les autres textes et par là d’avoir des références plus larges. C’est un bon cheminement".  De façon spontanée, on discute sur le sujet le plus souvent choisi, le bonheur : peut-on tout faire pour être heureux ?

Les réponses varient : c’est différent pour chacun…le bonheur est là quand on est en famille avec les amis… c’est devenu très matérialiste avec l’argent qui prime sur tout, alors qu’est-ce que le bonheur… le bonheur est possible quand il est partagé, il faut relativiser son jugement, la liberté est la chose importante qui garantit le bonheur…

Mais si on n’a pas tout cela, comment traverser la souffrance pour trouver le bonheur ?

Les réponses montrent une certaine réflexion : justement, par exemple le boxeur, il est prêt à subir toutes les souffrances pour le bonheur de la victoire ! … Oui, paradoxalement, l’homme subit les pires souffrances pour obtenir ce bonheur… le bonheur n’est pas un but, mais un chemin que l’on emprunte…

Il faut réviser les basiques, disent-ils pour avoir des exemples à donner. Il y a la méthode à respecter. Il faut trouver comment on tourne ses pensées…D’autres sujets: les œuvres d’art éduquent-elles notre perception ? Un texte d’Hannah Arendt. Suffit-il d’avoir le choix pour être libre ? Pourquoi chercher à se connaître soi-même. Le déterminisme physique, de Popper (La connaissance objective, 1972). Les élèves se sont lancés dans leurs explications sur ces thèmes, surtout le déterminisme : il fait une critique du déterminisme par rapport à l’art et à la créativité…

Alors, mesdames et messieurs, à vos plumes pour votre dissertation sur un des sujets. Pour avoir des exemples de réponses, voir les épreuves corrigées de Luc Ferry et de Raphaël Enthoven.

 

S.B.