Faits divers

Le Tunisien aux sept alias

Le Tunisien aux sept alias

Un Tunisien, professionnel de la cambriole et usant de sept faux noms a écopé d'une nouvelle interdiction de séjour sur le territoire français. Un contrôle de gendarmerie sur l'A6 en octobre 2013 dans la zone de Chalon a révélé qu'il était lié à un cambriolage en Suisse et quelques récits fantaisistes. L'affaire était examinée mercredi 11 juin dernier par la collégiale au tribunal de Mâcon.

Amine n'est pas venu à l'audience. Poursuivi pour recel de biens provenant d'un vol, prise du nom d'un tiers et maintien irrégulier sur le territoire français. La panoplie aboutie du voleur professionnel a de quoi intriguer au milieu des petits délits examinés pendant l'après-midi d'audience. C'est un contrôle inopiné qui révèle sur une aire d'autoroute, un coffre bien trop rempli. De matériel informatique, de bijoux. Un matériel qui intrigue les gendarmes et les enquêteurs, qui placeront Amine, âgé de 25 ans, en garde à vue. Sur place, l'homme leur raconte une belle histoire de cadeaux secrets faits à sa fiancée, qui les attend avec impatience ainsi que le futur marié. Las, l'enquête ne révélera évidemment aucune fiancée correspondant à l'adresse et l'identité laissée lors de l'interrogatoire. Ni de détour marchand par Annemasse, en Haute-Savoie, comme affirmé dans la version fantaisiste. En revanche, faisant appel à la géolocalisation des téléphones portables, les enquêteurs se rendront compte plus tard que les déplacements du Tunisien correspondent étrangement dans le temps à un cambriolage de deux villas dans la région de Genève, en Suisse. Les bijoux localisés et confisqués à Chalon ont par la suite correspondu avec les objets déclarés volés par les Suisses cambriolés. Un vol commis le matin même du 2 octobre 2013, alors que l'interpellation de la voiture aux environs de Chalon a eu lieu vers 18 h ce jour-là.

Relâché après sa garde à vue, le vol n'ayant pu être prouvé tout de suite, Amine avait déjà écopé de peine de prison conséquentes un peu partout en France. Le parquet, face au casier bien rempli d'Amine malgré son jeune âge et la répétition d'usurpation d'identité quasi maladive et indispensable pour franchir les frontières a requis une nouvelle interdiction du territoire (la quatrième le concernant) , deux ans de prison et un mandat d'arrêt. Le tribunal l'a reconnu coupable des faits et l'a condamné à 18 mois ferme pour le recel et six mois ferme supplémentaires pour la prise du nom d'un tiers. Le tribunal a prononcé également une interdiction du territoire français de quatre ans. Reste à savoir sous quel nom Amine se fera interpeller par la police la prochaine fois...

 

Florence Genestier