Partir à la découverte des arcanes de l'Art performance...

C'était à l'IUT de Chalon sur Saône.

Valentine Verhaeghe est une petite dame d’un charme infini qui vous raconte avec un calme tout aussi infini les arcanes de l’Art performance. Elle en parlait à l’IUT, dans le cadre des conférences organisées par Jacques Vannet, évoquant son parcours et le mettant en perspectives, mais surtout elle s’adressait aux étudiants comme à des artistes. Ceux-ci se sont montrés très enthousiastes et passionnés, les questions étaient nombreuses et la conversation, bien animée, s’est prolongé au-delà des 2 heures prévues. En voici le résumé.

Valentine Verhaeghe accomplit ses performances artistiques dans des lieux publics. C’est un moment poétique qu’elle offre au public, de façon improvisée, sur un thème, comme une mini-chorégraphie. Par exemple dans un bus, avec des objets quotidiens –fleurs, seau, poudre…- au milieu des usagers. Elle joue avec ces éléments tout en récitant un texte poétique. La vidéo de certaines performances est visible sur Youtube.

Une performance artistique n’est pas faite au hasard, mais avec une pensée  -comme ici dans le bus  c’est l’idée de la vie et la disparition, en tant qu’émotion ou perception plutôt que l’idée intellectuelle. C’est une expérience, pas un discours. C’est un travail d’exploration sans cesse dans la mouvance, car cela varie selon les interactions avec le public et l’environnement.

Les passants, durant quelques minutes, sont interpelés dans leur quotidien.

Valentine Verhaeghe enseigne à Besançon. Elle a établi des partenariats avec d’autres grandes écoles européennes (Athènes, Valencia) Chaque performance est un événement, éphémère, accompli dans l’instant, sans traces. Une création qui se base sur le travail des ethnologues, les rituels chamaniques aussi. Il y a aussi une interrogation sur la part de l’animalité en l’homme, un travail plus proche de Jung que de Freud. L’Art performance est lié à divers domaines (musique, danse, littérature), avec quelques grands noms comme Burroughs, Buyl, Jan Fabre, La Monte young… l’exposition des "Maîtres du désordre"…

Les questions des étudiants traversaient tous les aspects : sur le diplôme, l’atelier, les courants, le lien avec la psychologie, la performance même, la création, le public, les archives, les vidéos… s’interrogeant sur le corps, son rôle de passeur en interrelation avec le monde, comment le corps écrit dans l’espace…

S.B.