Chalon sur Saône

Le conservatoire du Grand Chalon aux sonorités berlinoises

Le conservatoire du Grand Chalon aux sonorités berlinoises

Transberlin, c'est le nom de la soirée donnée au Conservatoire, sous le signe de deux créations autour de Berlin avec pour thème commun la poésie contemporaine. Deux facettes, deux univers sonores différents, pour un voyage dans Berlin et à travers l’Europe de l’Est, avec Berliner Trio et Errances. Une soirée grandiose pour la fin de saison.

"Errances, le jeune homme aux baskets sales", un magnifique orchestre pop-rock qui occupe toute la scène (violoncelles, batterie, piano, guitare électrique et une flûte traversière) pour un poème-fleuve dit, chanté, hurlé, imagé, enveloppé. C’est brûlant, ardent, violent, un de ces poèmes de poète maudit –à la manière de Rimbaud qui s’était élancé sur Paris et en poésie, avide de tout à la fois, écrivant la fameus lettre du Voyant. Ici, le poète-narrateur décline ses expériences et ses errances d’une ville à l’autre, traversant l’Europe de l’Est, ou ses images.

Clément Bondu, mèche romantique et chaussures rouges, a une grande puissance évocatrice, de belles formules : Belgrade la ville aux cent mille soupirs, on danse sur les ruines à Pristina, les roses de Sarajevo… mais le jeune homme aux baskets sales ne peut se dire voyant : il rêve de dormir et de rêver, allongé sur le trottoir, et rêver encore : "je mourrai naïf, sans connaître la sagesse…"

Un texte cependant magnifiquement porté par la musique. Des images, des symboles, des mots, en anglais, en français, pour l’internationale de la quête intérieure. Et quand Clément Bondu clame "I want more !", on lui répondra que nous aussi ! On voudrait revoir cet orchestre dans un texte profond, dégagé d’influence poétique, pour une expérience tout aussi authentique.

S.B.