Châtenoy le Royal

Une procédure de reclassement qui a du mal à passer chez Schiever

Une procédure de reclassement qui a du mal à passer chez Schiever

Ce vendredi, l'entrepôt Schiever de Châtenoy le Royal devait faire face à un mouvement social. En cause, la fermeture du site et surtout des propositions de reclassement difficiles à accepter en l'état.

En février dernier (lire notre article), le groupe Schiever annonçait la fermeture de son entrepôt de Châtenoy le Royal. Une fermeture impactant la quarantaine de salariés présente sur le site. A l'époque, il était question de transférer l'ensemble des salariés sur les sites d'Avallon et de Sanvignes, sauf que les choses ne semblent pas se passer comme prévues initialement, déplorent les salariés, affiliés à la CFDT, majoritaire chez Schiever. Pour Laurence Devoucoux Secrétaire départemental CFDT dans le secteur des services, la situation n'est pas acceptable en l'état. "Les propositions de reclassements ont été faites au plus bas". Sur la question des chauffeurs, 5 à 6 d'entre eux devraient être transférés sur la plate-forme de Sanvignes et le reste à Avallon. Reste la problématique de tous les autres. "C'est un PSE au rabais qui a été proposé aux salariés" insiste Laurence Devoucoux "alors que Schiever distribution a touché plus de 4,5 millions d'euros en CICE et que l'argent des contribuables va partir pour des développements en Pologne et au Tadjikistan".

Pour les salariés, il s'agit de négocier des indemnités supplémentaires de départ. "Ainsi , avec 32 ans de métier dans l'entreprise, on me propose 19 000 euros, c'est inadmissible" précise un chauffeur-routier. Les salariés ne comprennent pas l'argument du vieillissement de l'entrepôt, "si ils avaient cherché plus tôt un nouvel entrepôt ce n'est pas ce qui manque sur l'agglomération. Il y a eu une volonté délibérée de fermer le site". Les salariés ont saisi Christophe Sirugue, le député de la circonscription ainsi que le cabinet d'Arnaud Montebourg.

Du côté de la direction, contactée par info-chalon.com, c'est un communiqué qui est venu expliquer le positionnement par rapport au site de Châtenoy le Royal, " Le 27 février 2014, la Direction, après information et consultation du comité d’entreprise, a pris la décision de transférer l’activité de Châtenoy-le-Royal vers les entrepôts d’Avallon et de Sanvignes-les-Mines. Début mars, en accord avec le comité d’entreprise, la Direction a proposé à l’ensemble des salariés de l’entrepôt de Châtenoy-le-Royal un reclassement sur les entrepôts d’Avallon ou de Sanvignes-les-Mines. Deux salariés ont émis le souhait d’accepter. Plus de 10 salariés ayant refusé le transfert de leur emploi sur Avallon et Sanvignes, la Direction est contrainte d’envisager le licenciement pour motif économique des salariés de Châtenoy-le-Royal. Compte tenu de ces éléments, la Direction a souhaité travailler avec les partenaires sociaux à la rédaction d’un accord permettant le reclassement de chacun à travers un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi). Le projet comprend notamment :

  • des mesures de formation,
  • des aides à la création d’entreprise,
  • des aides au reclassement interne et externe. Il est notamment prévu que Schiever propose des reclassements aux salariés dans ses magasins situés dans une zone géographique proche de Châtenoy-le-Royal.

Alors que le PSE est en phase de finalisation et d’homologation par l’administration (DIRECCTE), plusieurs salariés ont déjà émis le souhait d’accepter les postes de reclassement en magasins ou de bénéficier des aides à la création de leur entreprise. Ce jour, une minorité du personnel de l’entrepôt de Châtenoy qui refuse les emplois proposés dans le secteur géographique de Châtenoy s’est mis en grève et a entravé la libre circulation des camions de livraison. Un huissier est venu constater les faits et a signifié aux grévistes que leur action était illégale dans ce cas".

Laurent Guillaumé