Saône et Loire économie

Prix de la viande - Les producteurs étranglés en Saône et Loire comme ailleurs

Prix de la viande - Les producteurs étranglés en Saône et Loire comme ailleurs

Des voix s’élèvent en ce moment de toutes parts pour faire entendre l’inquiétude et la colère des producteurs de viande bovine face à la stratégie déployée par les Grandes et moyennes surfaces envers leurs fournisseurs. L’année 2014 est sans aucun doute l’une des années les plus difficile que traverse l’élevage bovin, sans parler du temps sec qui a fait chuter les récoltes et grèvera significativement les revenus…

L’année 2014 est sans aucun doute l’une des années les plus difficile que traverse l’élevage bovin, sans parler du temps sec qui a fait chuter les récoltes et grèvera significativement les revenus…

 

« La filière viande bovine est l’un des exemples des ravages de ce "rouleau compresseur de la GMS" », dénonce une fois encore la les producteurs de viande bovine, qui ont déjà conduit à l’appel de la FNB et des FDSEA plusieurs actions syndicales engagées depuis avril, y compris en Saône-et-Loire. Les grandes surfaces sont insatiables dans leur pression à la baisse des prix et la mise en concurrence. En bout de chaîne, les producteurs sont étranglés.

Une logique infernale

Alors que le volume de production bovine demeure en érosion, les prix payés au producteur ont "dévissé" par rapport à l’an dernier de -10 % en moyenne, et 40 centimes d’euro par kilogramme de carcasse, soit plus de 150 € rapporté par animal…

En vaches allaitantes notamment, la situation est plus catastrophique encore avec une perte pour le producteur supérieure à 200 € par animal. En jeunes bovins, sous cette intolérable pression répercutée par les abatteurs, chaque semaine creuse plus encore le déficit entre coût de production proche de 4,50 €/kg et le prix perçu par les éleveurs, désormais inférieur à 3,75 €/kg.

« Cette logique infernale de prix d’achats fournisseurs "toujours plus bas" est destructrice », dénonce la FNB qui signale des promotions à des tarifs abusivement bas, comme par exemple de la côte de bœuf à 10 €/kg). « Les GMS brouillent toute réalité économique et nie la valeur réelle du produit. Dans le même temps, elles pratiquent des prix renforcés sur des produits en fond de rayon : le prix moyen de la viande bovine en GMS est ainsi en hausse de 3 %... »

Une terreur économique

Ce "diktat du prix bas" mène droit dans le mur, sur le plan économique, social, mais aussi environnemental, qualitatif et sanitaire. « C’est la sécurité alimentaire au final avec laquelle joue la poignée d’acheteurs de grandes surfaces qui étendent leur loi de la terreur économique sur toute la filière », s’insurgent les éleveurs de bovins.

La France est de fait le seul pays au monde où face au "problème de la Grande distribution", « il aura fallu se doter d’un Observatoire public des marges de la GMS, d’un médiateur officiel, et de multiples lois sur les relations commerciales ! Et tout cela avec peu d’effet, semble-t-il ! ».

Plus que jamais, la FNB lance « un cri d’alarme face à une situation qui menace de devenir explosive sur le terrain et de conduire à des cessations d’activité des éleveurs d’ici la fin d’année ». La FNB demande une réaction d’urgence des pouvoirs publics, et à un sursaut de la filière pour retrouver une logique cohérente et créatrice de valeur et d’emplois.

Nicolas Durand