Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - Il tire à la carabine sur sa compagne

TRIBUNAL DE CHALON - Il tire à la carabine sur sa compagne

Jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Chalon, ce Creusotin de 21 ans, dont le casier judiciaire fait déjà état de sept mentions, a été condamné à 1 an de prison, dont 6 mois avec sursis,...

« Je t’aime... moi non plus ! »
« C’est une affaire de violences conjugales de plus qui vient devant votre tribunal » a signalé lundi le procureur Christophe Rode, en débutant ses réquisitions à l’encontre de Kévin, poursuivi par la justice pour avoir tiré sur la mère de ses deux enfants avec une carabine à plomb.
Jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Chalon, ce Creusotin de 21 ans, dont le casier judiciaire fait déjà état de sept mentions, a été condamné à 1 an de prison, dont 6 mois avec sursis, assorti d’une mise à l’épreuve de 2 ans, avec obligation de se soigner, tant pour l’addiction au cannabis qu’au niveau psychiatrique et psychologique, de travailler ou de suivre une formation, et avec interdiction de rencontrer la victime et de paraître à proximité de son domicile. Placé sous mandat de dépôt depuis le 20 juin 2014, le prévenu a été maintenu en détention au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand.
Les faits se sont déroulés le 19 juin 2014, au Creusot, dans le cadre d’une énième dispute  entre le prévenu et sa compagne... ou son ex-compagne !
On a du mal à le savoir. Car, comme l’a indiqué Me André Laborderie, le conseil de Kévin, « C’est je t’aime... moi non plus ! Elle est déjà revenue une dizaine de fois et elle a envoyé une centaine de SMS pour dire qu’elle l’aime ». Qui plus est, après avoir déposé une plainte au commissariat de police du Creusot, en soutenant qu’elle n’en pouvait plus, par la suite elle a souhaité la retirer et depuis elle n’a plus donné de nouvelles. Kévin et la victime sont ensemble depuis mai 2010, mais à partir de décembre de la même année les choses ont commencé à se gâter... et les querelles à se faire de plus en plus nombreuses.

Toujours est-il que ce jour-là le ton est à nouveau monté et que le mis en cause s’est emparé d’une carabine à air comprimé et a tiré en direction de la jeune femme, la blessant légèrement au niveau de la cuisse avec un petit plomb. « J’ai pris la carabine, afin de lui faire peur. Je ne pensais pas qu’elle était chargée » a-t-il affirmé devant les enquêteurs. 
« Heureusement il n’y a pas eu d’ITT, mais ce genre de violences est tout à fait inadmissible » a estimé le procureur Rode, après avoir fait observer que le prévenu évoluait totalement en dehors de la réalité. Une situation due en partie par le fait qu’il fume une dizaine de joints par jour. « Mon client est un malade. Il a besoin de soins psychologiques. Depuis l’âge de 7 ans il a été placé en foyer.
Il est un peu bipolaire et il ne veut pas être comme son père qui frappait sa mère » a tenté d’expliquer Me Laborderie. L’avocat de la défense a également souligné « qu’il n’y a pas de preuves tangibles qu’il a bien armé la carabine » et que de ce fait il ne méritait pas de la prison ferme, comme l’a réclamé le ministère public « On ne ferait qu’aggraver sa schizophrénie ».
Mais, comme on a pu le constater, le Tribunal n’en a pas décidé ainsi...



Gabriel-Henri THEULOT