Saône et Loire
Et si le mauvais traitement d'animaux n'était qu'une intoxication à l'eau ?
Publié le 28 Juin 2014 à 09h42
Un éleveur du Brionnais était poursuivi pour mauvais traitements envers ses bovins. Suite à diverses visites des services vétérinaires, l’état de maigreur d’une partie de ses vaches a fortement inquiété. Relaxe pour l’éleveur soupçonné de mauvais traitements
La situation ne s’améliore pas depuis 2010. Un taux de mortalité élevé dans le cheptel, une stérilité préoccupante, une impression visible de malnutrition. En 2013, dans le troupeau d’une centaine de têtes possédé par Gilles, 27 bêtes sont mortes. Pour les services spécialisés, qui ont rédigé un rapport courant 2011, les bêtes semblent « en grand défaut d’alimentation, mal nourries, voire en danger ». Le juge explique à Gilles qu’il risque la confiscation des bêtes puisque depuis 2010, aucune amélioration n’est notable. De plus, Gilles a été vu enterrant plusieurs bovins décédés sur sa propriété alors que cela est strictement interdit. « Comprenez que votre attitude, si vous vous mettez dans l’illégalité, est suspecte », pointe le juge Crouzier.
Gilles, éleveur âgé d’une cinquantaine d’années, ne conteste pas l’état de son cheptel : « Je veux bien qu’on m’accuse de mal les nourrir pendant l’hiver, mais quand elles sont au pré, elles ne mangent pas davantage. Le problème est autre, il y a un problème sanitaire». Le juge Crouzier reproche à Gilles de ne pas tenir compte des recommandations de l’administration et insiste sur le fait qu’il risque gros : non seulement la confiscation des bêtes mais aussi une interdiction d’exercer. Une nouvelle enquête des services vétérinaires a eu lieu cette année. « On ne se révèle pas incapable subitement. Voilà des années que je demande à l’administration de rechercher la cause réelle du problème, elle ne le fait pas », insiste le paysan. De son côté, l’administration lui a conseillé un professionnel de l’alimentation animale, jamais contacté. « On demande à l’éleveur de chercher la cause du problème, il ne l’a pas fait ». Le ping-pong peut durer longtemps…
Karine Malara, la procureure, s’appuie sur le rapport sévère de la DSV mais requalifie les faits : de mauvais traitement on passerait à défaut de soins. « La situation n’est pas réglée. Si vous avez des soupçons d’intoxication via l’eau je vous encourage à faire en urgence des analyses. Le but de chacun ici est que votre exploitation vive, mais si vous ne coopérez pas, c’est la fermeture.» Le parquet requiert une peine de prison avec sursis à discrétion du tribunal et invite ce dernier à tenir compte de la situation précaire du prévenu.
Défendu par Me Arnaud Bibard, du barreau de Chalon-sur-Saône, l’éleveur a vu vanter son intégrité et son sens du travail. « C’est humiliant pour un agriculteur d’être poursuivi pour mauvais traitement envers ses animaux. Les commandes de fourrage, le suivi vétérinaire nient toute accusation de manque de soins. Le problème est autre, sans doute de santé publique. Mon client exploite un autre cheptel sur une autre parcelle, ce troupeau-là est en bonne santé. On n’est pas maltraitant à mi-temps ! Nous nous interrogeons sur une pollution des eaux aux métaux lourds et sur les effets de la radiation de la ligne THT qui surplombe la parcelle à Saint-Martin-de-Lixy. » Et d’inviter le tribunal à ordonner un supplément d’information et à désigner un collège d’experts pour, enfin, avoir la clé de l’énigme. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu vendredi prochain.
Florence Genestier
ACTUALISE -
Gilles, l’éleveur quinquagénaire du Brionnais poursuivi pour mauvais traitements envers son bétail, des faits requalifiés à l’audience par la procureure en défaut de soins, a été totalement relaxé par le tribunal le 2 juillet. Suite à divers rapports alarmants de l’inspection des services vétérinaires face à des décès nombreux et à la maigreur du cheptel dans une parcelle de Sant-Martin-de-Luxy, son avocat Me Arnaud Bibard, du barreau de Chalon avait plaidé la relaxe et demandé un complément d’enquête.
La cause de la mauvaise santé des bovins reste pour l’instant encore inexpliquée, une pollution locale de l'eau de la parcelle ou encore des effets de la ligne haute tension avaient été évoquées à l'audience. Le tribunal a suivi dans cette affaire les arguments de la défense, sans pour autant ordonner un complément d'enquête.
La responsabilité de l'éleveur n'est nullement en cause.
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