Givry

« Forabandit », une éclosion spontanée du meilleur effet

« Forabandit », une éclosion spontanée du meilleur effet

Les influences croisées de trois artistes originaires de Turquie, d’Iran et de France, et sur le plateau des Musicaves de Givry jeudi soir au Domaine Besson l’empâtement en résultant avait sans conteste fière allure. Tous pour un, un pour tous, « Forabandit » aura su se frayer un passage jusqu’à la félicité.

Trois identités pour une unité constante

Passé le rituel, en lever de rideau, du message d’alerte inféodé aux aléas présents des intermittents du spectacle, place nette était faite pour les membres d’un trio à la fibre artistique se fondant dans le moule. Au cours de ce récital la nervosité des coups de patte n’a eu d’égal que les temps de répit favorables à une introspection salutaire. Dans ce bouillon de culture les références à l’Occitanie et à l’Anatolie ont été légion, au moyen d’un savant dosage entre une coloration par nature empruntée à un passé révolu, et à un exposé de faits beaucoup plus contemporains, courant rock oblige. Avec toujours l’attachement à des textes volontiers contestataires. D’ailleurs, « Forabandit » ne signifie-t-il pas, en occitan « les exclus » ? Les ondes magnétisantes délivrées, en s’agrippant aux tripes, ont fait sursauter les pulsations des échanges symbiotiques. « Arbitrés » par le délié percussionniste Bijan Chemirani, ses partenaires avaient dès lors le champ libre pour jouer leur va-tout. Avec d’un côté Ulas Özdemir (au saz) à la voix globalement davantage contenue, très épurée, que celle de Sam Karpienia, rauque, à la charge émotionnelle certaine, prête à mordre à pleines dents dans ses mets de choix.

                                                                         Michel Poiriault