Opinion de gauche

Etre pauvre n'est pas un crime à Chalon ! On ne combat pas la pauvreté en pourchassant ses victimes !

Etre pauvre n'est pas un crime à Chalon ! On ne combat pas la pauvreté en pourchassant ses victimes !

Le 28 mai dernier, le nouveau Maire de Chalon prenait un arrêté municipal visant à interdire « l'occupation abusive et prolongée » des rues du centre-ville.

Pour être plus clair, il s'agit purement et simplement de faire la chasse aux sans-abris, mendiants ou non, en leur interdisant l'accès au centre-ville et cela, dans le but de masquer les difficultés liées à la pauvreté et l'exclusion en les repoussant à la périphérie de la ville. Il s'agit la d'une décision populiste, démagogique et clientéliste à laquelle on ne peut soustraire la portée idéologique digne des villes les plus à droite.

Nous affirmons que cet arrêté n'a aucune raison d'être ! En effet, quel que soit l'individu qui en est la cause, quelle qu'en soit la forme, tout trouble dans l'espace public est répréhensible et réprimé par la loi : l'arsenal législatif déjà existant est bien suffisant pour rétablir la tranquillité publique en toutes circonstances. Il est foncièrement dangereux car il vise la stigmatisation d'une catégorie particulière de personnes socialement fragilisées.

Par ailleurs, le nouveau Maire amalgame de manière simpliste et mensongère l'occupation de l'espace public ou la mendicité avec une prétendue aggressivité, tentant de gommer la réalité d'une pauvreté extrême qui devrait nous rappeler que, dans la crise, personne n'est à l'abri de se retrouver sans rien, suite à des ruptures sociales et familiales. Il est hypocrite et cynique ! Car il ne dit pas son véritable et honteux objectif : cacher la misère qui ferait de l'ombre, selon certaines bonnes âmes, à l'image touristique et à la tranquillité de la ville.

 

Cet arrêté porte atteinte à la liberté de circulation. La liberté d’aller et venir inclut la liberté de circuler sur la voie publique, celle d’y stationner, et celle de son utilisation. La liberté ne peut être remise en cause qu’en cas de troubles graves à l’ordre public. Par ailleurs, il existe bien d'autres moyens pour un Maire de préserver l’ordre public. Grâce au CCAS (Centre Communal d’Action Sociale), le Maire peut mener une politique de prévention de l’exclusion, et imaginer des réponses sociales adaptées, seul ou en coopération avec l’Etat, le Département, etc...

La section du PCF du Chalonnais et ses adhérents dénoncent cette réponse répressive et sécuritaire  faite à la pauvreté et rappellent qu'il existe d'autres solutions pour combattre les effets de la crise économique et politique qui traversent notre pays :
- Placer l'humain au centre de nos choix
- Créer de nouvelles solidarités entre les populations
- Agir sur les leviers de prévention et d'accompagnement et non sur ceux de la répression, de la stigmatisation et du rejet.
 

Enfin, nous affirmons que ces hommes et ces femmes, citoyens et citoyennes à part entière, n'ont pas besoin d'arrêtés les stigmatisant et les conduisant à plus d'exclusion ! Non, Monsieur le Maire, ce dont ils ont besoin, c'est bien d’un arrêté anti-expulsion locative sans relogement pour ne pas finir à la rue et de réelles solidarités !

 

Aurélien JACQUES
Pour la Section Chalonnaise du Parti Communiste Français
Noémie DANJOUR
Conseillère Municipale PCF de Chalon-sur-Saône