Chalon sur Saône

Liseuse, tablette ou livre ? On a le choix cet été à Chalon

Liseuse, tablette ou livre ? On a le choix cet été à Chalon

La bibliothèque municipale et le kiosque multimédia de Chalon proposaient une découverte de la liseuse aux lecteurs qu’ils avaient confortablement installés sur des transats à l’ombre des marronniers.

 Un moment agréable où l’avis des lecteurs sollicités était important. Leurs arguments pertinents permettaient de creuser divers aspects de la question.

Benoît Dessaut, adjoint au maire de Chalon en charge de la culture, était présent et participait activement à cette discussion, chacun ayant eu en main une liseuse et une tablette pour mieux les examiner. Automatiquement on comparait leurs avantages et les inconvénients. Pour lire, la liseuse emporte tous les suffrages, en confort de lecture et en consommation d’énergie. Mais le livre garde les préférences en matière de choix et d’art de vivre. En une heure d’échanges et d’observations, c’est un tour d’horizon qui a été fait, quand on fait et défait les mondes. Ci-dessous, un aperçu de ces arguments.

La liseuse n’a pas de rétro éclairage qui fatigue les yeux contrairement à la tablette ; la qualité de l’encre est meilleure ; on la recharge une fois par mois, c’est tourner les pages qui fait consommer ; pas de problème pour lire au soleil mais n’aime pas la pluie… l’argument type est sa légèreté : elle se glisse dans la poche et prend moins de place que 3 volumes de bestseller dans sa valise !                                        

L’argument clé de la bibliothèque est qu’on peut encoder mille livres sur une liseuse, c’est toute une bibliothèque. Cependant, le choix de livres est limité (romans classiques, fantaisie, polar, prix des lycéens) et si vous aimez les auteurs contemporains, la poésie, la philo, les livres d’art ou les bestsellers, la liseuse n’est pas faite pour vous car ils ne sont pas encodés sur une liseuse pour des raisons pratiques et à cause des droits d’auteurs. Si on perd la liseuse, on perd toute sa bibliothèque ! L’autre hic, il faut une connexion wifi. De plus, en tant qu’objet, elle est attractive et, laissée sur la plage au milieu des affaires, elle tentera les voleurs plus qu’un livre. Gasp !

La bibliothèque a mis à disposition 5 liseuses qui sont empruntées en permanence, par les grands lecteurs abonnés assidus. Il faut attendre des mois avant de l’avoir, alors, la bibliothèque pense augmenter le nombre de liseuses à une dizaine en fin d’année. A terme, n’est-ce pas scier la branche sur laquelle elle est assise ? Non, la bibliothécaire pense qu’il y aura deux courants différents : ceux qui utilisent la liseuse, empruntée ou personnelle (voir le coût d’achat et de l’encodage de chaque livre) et ceux qui préféreront le livre. Il y a différents modèles de liseuse. La bibliothèque paie un abonnement qui permet de se connecter à une plateforme (kindle, kobo) où elle consulte le catalogue. De là, elle encode les livres achetés qu’elle peut ventiler sur 3 ou 5 liseuses. Il y a deux séries de livres proposés.

Autres choses remarquées, le problème de l’écologie de la tablette et de la liseuse, les droits sociaux et l’énergie. La question de l’éducation s’est également posée : est-ce que cela facilité la lecture d ceux qui ne lisent pas de livres ? Cela donne-t-il plus de culture ? La bibliothécaire fait remarquer que la baisse du prix de la liseuse casse le marché du livre. Le problème de la rémunération de l’auteur n’est pas réglé. On peut aussi considérer les conditions de fabrication : la liseuse comme la tablette est fabriquée avec des terres précieuses, de l’eau, des métaux précieux et des enfants travaillent dans les mines ou les usines.

Infos : Bibliothèque municipale de Chalon et Kiosque multimédia.

 

S.B