Opinion

La réforme des rythmes scolaires à Chalon... une vraie corde à noeuds pour Christian Villeboeuf

La réforme des rythmes scolaires à Chalon... une vraie corde à noeuds pour Christian Villeboeuf

Conseiller municipal d'opposition à Chalon sur Saône mais également et surtout enseignant depuis bientôt 4 décennies, Christian Villeboeuf a souhaité confier son sentiment aux lecteurs d'info-chalon.com.

Réforme des rythmes scolaires,

petite chronique d’une noire histoire cousue de fil blanc.

 

29 mars : M. Gilles PLATRET est installé Maire de Chalon, Mme Valérie MAURER devient adjointe chargée des Affaires Scolaires.

Concernant les rythmes scolaires, tout semble en « black out »… On n'entendra plus parler du projet chalonnais jusqu’au 21 mai !

21 mai : M. le Maire s’adresse à M. le Préfet Fabien SUDRY pour lui demander un moratoire d’une année, s’appuyant sur le nouveau décret du 7 mai. Il ne dépose pas de projet en ce sens au Comité Départemental de l’Education Nationale (CDEN).

27 mai : M. le Préfet, représentant de l’Etat donc du Ministre, répond négativement à cette demande de moratoire. Il conseille de démarrer sur le projet de la précédente équipe municipale, quitte à le faire évoluer pour 2015.

6 juin, puis 13 juin : M. le Maire n’a pas déposé son nouveau projet au CDEN. Il compte adresser sa demande de moratoire au Ministre de l’Education Nationale, M. Benoît HAMON ! Il devient dès lors « hors délais » si sa demande de moratoire est refusée. Il le sait pertinemment.

18 juin : Le CDEN, présidé par le Directeur Académique des Services de l’Education National (DASEN) M. François-Marie PERRIN, valide le seul projet qui lui a été présenté, c'est-à-dire celui de l’ancienne équipe municipale.

20 juin : Mme l’Adjointe parle de « bras de fer », M. le Maire de « rapport de force »…

24 juin : En séance du Conseil Municipal, M. le Maire présente sa nouvelle demande de moratoire… Interpelé par l’opposition par moi-même puis Mme Nathalie LEBLANC, sentant qu’il risque fort de se prendre les pieds dans le tapis, il improvise un référendum qu’il fixe au 30 juin et convoque les 34 Conseils d’Ecoles pour le 1er juillet, ce qui ne fait pas partie de ses prérogatives. Il refuse de donner la parole à M. Christophe SIRUGUE qui souhaite réagir à ces propositions… Vive la Démocratie !

25 juin : Le « référendum », qui ne peut pas en être un vu les dispositions qui encadrent un tel terme, devient « consultation ».

30 juin : Les bureaux de vote sont tenus par les animateurs des activités extrascolaires. Il n’existe pas de listes électorales à jour. Aucun émargement n’est demandé. Aucun justificatif d’identité n’est demandé… D’autre part, seuls 10 Conseils d’Ecoles auraient été réellement convoqués, ce qui est signifie que le décret du 7 mai ne sera pas respecté.

1er juillet : M. le Maire se félicite de cet élan de démocratie ! Il s’adresse à M. le Recteur de l’Académie de Bourgogne, M. Denis ROLLAND, lui demandant de tenir compte des résultats.

2 juillet : Constatant le "hors délais", l’aspect illégal de la consultation et la non validation par l’ensemble des Conseils d’Ecoles de la Ville comme le stipule le décret, M. le Recteur répond négativement. M. le Maire pense sauver la face en parlant de « procédé scandaleux », de « délitement des responsabilités de l’Etat »…

 

Le « bras de fer » entre, d’un côté, M. le Maire et de l’autre M. le Préfet, M. le DASEN, M. le Ministre, M. le Recteur, excusez du peu, est un échec pour le premier magistrat de la Ville, comme on aurait pu s’en douter aisément… L’intérêt des enfants a subi plus de trois mois perdus… Pour un Maire qui se voulait à 100% (en fait il l'est à 62% aujourd’hui), il aurait été préférable d’être un Maire qui traite les dossiers et ne perde pas trois mois en jouant le pseudo rôle de  « chevalier blanc » en six jours de gesticulations vouées à l’échec.

 

M. le Maire s’en défend : c’est la faute de l’Etat !

Vous dites « Grosse Ficelle » ?

Je dirais plutôt « Corde à Nœuds »


Christian Villeboeuf

Conseiller Municipal de Chalon sur Saône