Chalon sur Saône

Epée de Damoclès au-dessus de Chalon dans la rue…

Epée de Damoclès au-dessus de Chalon dans la rue…

En butte à la nouvelle convention d’assurance chômage applicable le 1er juillet dernier, source de bien des maux en raidissant la réglementation relative à l’indemnisation (allongement du délai de carence qui court entre la fin des épisodes travaillés et l’octroi des allocations), les intermittents du spectacle ont tenu mardi soir en la salle Marcel-Sembat leur première assemblée générale, histoire d’apposer une empreinte indélébile destinée à marquer les consciences des festivaliers de Chalon dans la rue. Et, par là même, des décideurs…

Appel à la mobilisation Figure de proue en sa qualité de présidente de la Fédération nationale des arts de la rue, Laetitia Lafforgue a d’entrée de jeu circonscrit les enjeux inhérents au festival chalonnais, «à cause de personnes qui décident pour nous, qui ont une calculette à la place du cerveau. Je crois que nous nous devons de réussir ce rendez-vous, tous ensemble, collectivement. Malgré tout, on est tous d’accord pour dire que ça ne va pas. On va essayer de ne pas complètement se faire avoir par la finance et les économistes. A Chalon, comment on va trouver les modalités qui nous rassemblent largement, comment on va signifier au monde qu’on est dans la lutte ? On va pouvoir faire preuve d’imagination, d’inventivité, pour que le plus grand nombre s’aperçoive que la colère s’exprime ici. Essayer de rassembler ça crée des frustrations, malgré ça il faut qu’on soit très respectueux les uns envers les autres. Il faut partir d’un bon pied pour que demain et les autres jours ça se passe bien. »

La précarité, socle immuable

S’inscrivant dans une démarche de structuration afin d’être plus lisibles, les intermittents ont tiré de nombreux plans sur la comète, en s’adressant comme bon leur semblait à leurs coreligionnaires avant d’essayer de s’organiser et de mettre en place une méthodologie efficiente. Face aux doléances et atermoiements, on a tiré à fleurets plus ou moins mouchetés sur les cibles désignées, personnes modérées ou nettement engagées tentant de faire entendre leur voix. Le maître-mot précarité aura entraîné dans son sillage les droits sociaux, la solidarité, l’agrément de l’accord du 22 mars, la grève, la mise en œuvre de la convergence, le besoin de reconnaissance, les rapports de force, l’envie de défendre une société différente, l’urgence de l’instant présent qui va avec le reste, etc.

« Chalon dans la lutte »

Mercredi 23 juillet à 10h une commission d’action débattra à la Maison des syndicats de l’espèce d’embrouillamini qui prévaudra dans un premier temps lors de l’inauguration du 28ème festival, officiellement prévue à 19h sur la place de l’Hôtel de ville. Des pistes ont été évoquées : suicide collectif fictif, intervention(s) orale(s) juste en amont des discours des personnalités, le fait d’arborer des signes distinctifs et ostentatoires en guise de revendication, charivari durant les allocations des tribuns…Qu’est-ce qui sera retenu à l’issue de la réunion matinale ? Réponse aujourd’hui en fin d’après-midi…Toujours est-il que, pour la suite, le vocable grève est venu dans la bouche de plus d’un intervenant, d’autant plus que le jeudi 24 juillet (car ce jour-là se tiendra la dernière réunion estivale de la mission de concertation enclenchée par le gouvernement) a été instauré en tant que journée de grève au plan national, vœu de la CGT-Spectacle et la CIP (Coordination des Intermittents)…

Michel Poiriault