Graine de star, Manu Nashville doit cependant enquiller des épreuves…

Raison existentielle, la country va emmener Manu Nashville dans des histoires inconcevables pour le commun des mortels. Et c’est tant mieux pour les spectateurs embringués de leur plein gré au-delà des frontières du logiquement correct !

Aller au fin fond de son rêve Manu a rebondi opportunément à sa manière après un licenciement sec. Il a tout investi dans une scène portative avec notamment un juke-box du plus bel effet, et fantasme dur. Avoir son patronyme inscrit en lettres rouges au-dessus d’une salle de spectacle, quelle consécration ce pourrait être ! Le chanteur-guitariste a deux passions dans la vie : en l’espèce la country…ainsi que la bière, la Frütenland aux vertus incomparables qui ne va pas manquer de lui jouer des tours plus ou moins pendables !

Figurine emblématique de la boisson fermentée qui lui sert de sponsor, le très caricatural Werner va subitement apparaître en chair et en os dans la vie de Manu, lequel n’en croit pas ses yeux. Après quelques péripéties mises en relief dans une atmosphère kafkaïenne afin de prouver par A plus B que c’est bel et bien lui, ce dernier déclinera sa véritable identité, celle du démon, ignoble Belzébuth appliqué à jeter l’opprobre sur un artiste ne s’étant jusqu’alors pas départi de son flegme, emmuré dans une valorisante destinée artistique dont il ne doute pas un seul instant. Il mettra toutefois un genou à terre, en chantant un poil sonné : « J’ai vendu mon âme au diable, je ne contrôle plus mes mouvements… »

Renversement total de situation au bout du compte. Le vent tournera en sa faveur. Et c’est la cultissime chanson de notre « Jojo » national « Pour moi la vie va commencer… » qui s’érigera en redresseur de torts. En route donc pour –qui sait ?- la consécration. Ouf, l’honneur de Manu Nashville était sauf ! L’aventure prenante et risible de la Compagnie Bonobo Twist reprendra forme ce dimanche 27 juillet dans la cour de l’école du centre à partir de 21h, ce pour la dernière fois à Chalon dans la rue. Profitez-en !

Michel Poiriault