Chalon sur Saône

Première rencontre internationale du mécénat culturel pour l’espace public à Chalon-sur-Saône

Première rencontre internationale du mécénat culturel pour l’espace public à Chalon-sur-Saône

C'est au final en Sous-Préfecture de Chalon sur Saône que le rendez-vous a eu lieu.

 

Gilles Platret a-t-il été traumatisé par le lancement sans fanfare de l’édition 2014 de Chalon dans la rue, durant lequel il a été pris à parti par des intermittents, sifflé et hué par la foule ? Toujours est-il que depuis mercredi soir, le maire de Chalon-sur-Saône semble peu enclin à se retrouver de nouveau nez-à-nez avec des intermittents. En effet, après l’annulation du Conseil municipal du 25 juillet, c’est la toute première « rencontre internationale du Mécénat pour l’espace public de Chalon-sur-Saône » qui semble avoir subi le contrecoup des déboires festivaliers de Gilles Platret. Initialement prévue ce samedi 26 juillet au Carmel, relativement libre d’accès, cette première rencontre s’est finalement tenue sous protection : au sein de la sous-préfecture de Chalon, bâtiment auquel on n’accédait pas sans montrer patte blanche.

 

En présence de Benoît Dessaut (adjoint au maire de Chalon en charge de la culture et du patrimoine),  Francine Chopard (conseillère municipale d’opposition), Michel Roussel (adjoint à la DRAC de Bourgogne), ce ne sont pas moins de huit intervenants qui, tout à tour, ont tenté d’éclairer la lanterne d’un public composé de trois représentants du monde de l’entreprise, d’une douzaine de porteurs de projet et de représentants des collectivités publiques. En tout, une trentaine de personnes.

 

Le mécénat, une pratique en plein essor

 

Après quelques mots d’accueil du sous-préfet puis de Gilles Platret, d’une petite mise en perspective de Pédro Garcia (directeur du festival de Chalon dans la rue), quelques mots de la nouvelle DRAC de Bourgogne (Christelle Creff), Maître Baron (avocat au barreau de Paris) a présenté de façon très synthétique en quoi consistait le mécénat, qu’il a défini comme « un don sans contrepartie d’une personne physique ou morale à une cause d’intérêt général », avant d’expliquer quel droit était actuellement applicable à ce dernier. Ses propos ont été complétés par Karim Maatoug (Ministère de la culture).

 

    Que fallait-il retenir à ce stade des échanges ? Essentiellement les points suivants. En premier lieu, si la pratique du mécénat est très développée en Belgique et au Pays-Bas, c’est moins le cas en France, où on n’arrive de surcroît pas à faire travailler ensemble le mécénat public et le mécénat privé (Pedro Garcia). Avis qui n’est pas tout à fait celui de Karim Maatoug, pour qui « on n’est pas très en retard en France par rapport aux autres pays », en raison du fait notamment que « nous avons une des législations sur le mécénat qui se trouve être l’une des plus attractives d’Europe » (Me Baron). Il fallait aussi retenir que le financement public reste fondamental (Christelle Creff). 

 

Le mécénat des entreprises, un impact sur les projets culturels locaux

 

Puis le débat, modéré par Isabelle Boucher-Doigneau (responsable communication / mécénat de la DRAC de Bourgogne), s’est enrichi des interventions de Béatrice Genoux (« planneur stratégique » et correspondant mécénat CCI France), d’Emmanuel Cox (responsable de l’Action régionale  de la Fondation SNCF) et de Jay WAHL (directeur artistique du festival international des Ars de Philadelphie, aux Etats-Unis).

 

Parmi ces dernières, celle d’Emmanuel Cox a largement captivé l’auditoire. En effet, après avoir présenté sa Fondation, l’exposé des conditions dans lesquelles a été financé le projet de création d’un géant en osier défilant dans des quartiers en difficulté de la ville de Chalon-sur-Saône – la fameuse « Aubépine » – a particulièrement intéressé le public. Un public qui a pu intervenir lors du débat qui s’est ensuivi.

 

S.P.A.B.