Chalon sur Saône

Le marché de la mort a encore de beaux jours devant lui, surtout dans la perspective de l’Apocalypse…

Le marché de la mort a encore de beaux jours devant lui, surtout dans la perspective de l’Apocalypse…

 Il n’y a pas que l’Apocalypse des Mayas du 21 décembre 2012. Il y a aussi les Indiens Hopis, Nostradamus, les scientifiques de la NASA, ceux qui planifient la fin du Monde. Les premiers signes sont la pluie d’oiseaux morts en Suède, l’apparition de nouvelles maladies, la fonte des glaces, les mariages homosexuels…Que faire ? Après moi le déluge ? » Sombre constat qui plonge les spectateurs de l’Irrésistible Apocalypse de la famille Debleu (Compagnie TMScène) dans l’embarras, voire qui les mettent sens dessus dessous pour peu qu’ils accordent du crédit au directeur des pompes funèbres jouant l’oiseau de mauvais augure à Chalon dans la rue. Fort heureusement, il y a les services des A.P.P. (« Apocalypse Privilège Plus »), pour « vivre sa mort de son vivant ». Tout un programme, d’où la cupidité n’est pas absente : 1 euro le mouchoir, la fleur, la musique mortuaire, le verre de terre sur le hublot du cercueil de Mademoiselle Pauline à qui sa famille –les festivaliers- est venu lui rendre un dernier hommage, 2 euros la photo de la défunte…Secundo, le simulateur de catastrophes avec ses incontournables grigris vendus 3 euros pièce censés mener la vie dure aux avatars. « Vous optimiserez cette journée pour qu’elle reste inoubliable », assure le directeur. Tertio : une banque d’ADN à l’intérieur de laquelle l’on dépose quelques traces de son organisme. « Vous ne serez pas les seuls êtres vivants du cosmos.

C’est l’humanité tout entière qui renaîtra de ses cendres grâce au clonage », avance le responsable. Ultime geste : l’envoi d’un ballon noir dans le ciel muni d’une puce qui indique la position de la banque d’ADN. Ensuite, advienne que pourra…Vous ne pourrez pas dire en tout cas que vous n’avez pas été prévenus. A bon entendeur…

                                                                                       Michel Poiriault