Chalon sur Saône

Stéphane Hessel disait "Indignez-vous", Pascal Dores insiste "résistez !"

Stéphane Hessel disait "Indignez-vous", Pascal Dores insiste "résistez !"

Pascal Dores met en scène ces petites résistances individuelles qui prennent la forme de barricades, de paroles, de cris, de masques et d’entrée dans le maquis pour mener à la grande résistance.

La pensée résistante, ce sont 4 personnes venues d’horizons différents qui se retrouvent sur un même lieu, dévasté. Elles tentent de reconstruire un univers viable avec les moyens du bord : palettes, bidons, corde, l’eau et la terre. La palette symbolise la consommation et la mondialisation, la corde est le lien, l’eau et la terre sont la fertilité. Mais la terre est aussi le grimage qui signe l’entrée en résistance.

La consommation, la mondialisation, dénaturent le monde, et quand tout est dévasté, quel chemin suivre pour retrouver sens et poésie au monde et à la vie ? 4 textes expriment cela, qui sont des points de repère faisant évoluer le spectacle. "Nous allons vers quelque chose de très fleuri, l’accordéon de nos âmes…"

Les résistances

Pour Pascal Dores, metteur en scène, la question était comment lier dans un spectacle les deux époques, la résistance durant la grande guerre et celle d’aujourd’hui, comme le Mouvement des Indignés. Avec des matériaux de récupération, on fabrique de petites résistances, pour rejoindre la grande résistance, pour retrouver les trois clés, liberté, égalité et fraternité.

La réaction du public est propre à chacun selon son histoire avec la résistance. Une émotion même brouillonne mais réelle, un cheminement, un agacement ou un bouleversement, lui importent plus qu’une analyse. Par ce spectacle, il désire que le spectateur puisse s’interroger.

Avec les comédiens, il a travaillé sur la frustration dès le départ : on oublie ce qu’on sait faire (la comédienne est danseuse, un comédien fait du taichi…) pour explorer ce qu’ils ne savaient pas faire, et, peu à peu, intégrer ce qu’ils savent faire dans ce processus de création. Histoire de se provoquer, et de provoquer.

L’origine du projet

Comme toute création, on prend tout de l’extérieur. Au départ, on a répondu à un appel à projets, à Corbigny, situé au début du parc du Morvan. La thématique était sur l’identité du Morvan. Le Morvan a été le théâtre de la résistance pendant la guerre 40-45, sous différentes formes. Il y a de nombreux maquis. On voulait parler de ces petites résistances dans le cadre de la grande.

On a travaillé avec le lycée Camille du Gast. La question était de trouver quels mots-quels sens- mettre sur le mot résistance. On est parti de quelques textes sources comme inspiration, mais c’était le côté physique qui nous intéressait, extraire les mots de façon physique. On a commencé avec mots et percussion, pour éviter le bavardage. Les élèves ont leurs mots à eux pour exprimer la résistance aujourd’hui et se sont prêtés au jeu de trouver les marquages physiques de ces mots. Ce fut une belle révélation, même si la compagnie ne procède pas ainsi habituellement

On joue nous-mêmes en terrain de résistance puisqu’on participe à la grève des intermittents.

 

La compagnie Métalovoice existe depuis 20 ans et propose des spectacles autour du concept de poésie industrielle. Une alchimie engagée entre mémoire et actualité, origine sociale et culturelle. La poésie industrielle est à l’écoute du monde, dénonce ses injustices et ses incohérences. Métalovoice crée des spectacles pour l’espace public.