TRIBUNAL DE CHALON - Un chauffeur de bus montcellien relaxé après un accident mortel de la circulation

A l'issue d'une heure de procès, le tribunal correctionnel de Chalon a relaxé lundi Bernard, un chauffeur de bus montcellien de 57 ans, prévenu d'homicide involontaire dans le cadre d'un tragique accident de la circulation, survenu le 22 juin 2013, en fin de matinée, quai général De Gaulle, à Montceau.

Ce jour-là, un cyclomotoriste âgé de 76 ans, d'origine algérienne, avait trouvé la mort, son engin s'étant retrouvé encastré sous la roue arrière droite d'un autobus. En prononçant ce jugement les magistrats chalonnais ont estimé qu'aucune faute n'était imputable à Bernard, lequel, à la barre, a eu bien du mal à cacher son émotion. « Mon client est encore très, très marqué par l'événement » n'a pas manqué de souligner son défenseur Me Philippe Gonzalez de Gaspard, du barreau de Paris. Au point que depuis les faits il fait l'objet d'un mi-temps thérapeutique.

Le Tribunal a donc suivi l'argumentaire de Me Gonzalez de Gaspard, selon lequel dans ce dossier il n'y a guère d'éléments pour caractériser véritablement une faute du prévenu. Afin de tenter de trouver les causes de ce drame la police de l'ancienne cité minière avait fait un appel à témoins mais, pour l'avocat parisien, les trois témoignages retenus n'apportent pas grand chose. Comme d'ailleurs le rapport de l'expert judiciaire mandaté, rapport qui, aux dires de Me Philippe Gonzalez de Gaspard, ne vient aucunement rejeter la version du chauffeur de bus. Entre deux sanglots celui-ci a une nouvelle fois expliqué que l'infortuné septuagénaire avait du, l'espace de quelques secondes, se retrouver dans l'angle mort et que c'est à ce moment-là que l'autobus avait percuté le cyclomoteur. Avec les conséquences que l'on sait...
Dans sa plaidoirie le conseil de la défense a également rappelé que le mis en cause était un chauffeur très expérimenté, qui travaille depuis 1979 dans la même société de transport en commun et qu'il y assurait la formation de ses jeunes collègues en tant que tuteur.

Auparavant le vice-procureur Charles Prost, avant de réclamer 1 mois de prison avec sursis et 3 mois de suspension du permis de conduire, avait fait observer que, tout en lui faisant bénéficier de circonstances atténuantes, on pouvait néanmoins retenir à l'encontre du prévenu un défaut de maîtrise.

En ce 22 juin 2013, comme tous les samedis, c'était jour de marché à Montceau. Circulant tous les deux dans le même sens quai général De Gaulle, un autobus, conduit par Bernard, et un cyclomoteur, piloté par un vieil homme de 76 ans, se sont arrêtés à un passage protégé en vue de laisser traverser des piétons. Puis les deux véhicules sont repartis mais le « deux roues » s'est à nouveau arrêté pour laisser passer un groupe de jeunes, qui traversaient inopinément. C'est alors qu'est arrivé le drame...

Gabriel-Henri THEULOT