Chalon sur Saône

O rage (d’un art de vivre), ô des espoirs (que l’émancipation s’amplifie)…Hautbois…

O rage (d’un art de vivre), ô des espoirs (que l’émancipation s’amplifie)…Hautbois…

Le hautbois est l’instrument qui lui procure le degré de satisfaction le plus élevé, et la relation entretenue avec lui ne saurait être donc passagère. « Toute ma vie tourne autour de la musique et mon plus grand désir est de faire partager cette passion avec les autres… », justifie Sophie Bouillot. Un CD aux allures de plus-value –son premier- à l’intérieur duquel toutes les subtilités et la quintessence de son outil de travail s’expriment au grand jour, est mandaté pour monter dans l’estime des mélomanes ou de ceux en passe de le devenir.

Le hautbois, ça ne court pas les rues

Malgré son âge qui n’a encore rien de canonique, la jeune femme est déjà nantie d’une expérience  tout à fait respectable. Elle devait se lancer en effet à 10 ans dans le mano a mano avec le cornet à piston, enseigné par un Paul Bouillot qui n’aura de cesse de suivre son élève tout au long de son évolution. Et ce n’est que dix ans plus tard, en 2000, que Sophie parvient à établir un contrat moral avec le hautbois, chose qu’elle ne cultivait que dans son jardin secret. Elle avait voulu essayer tous les instruments, mais lorsqu’elle a pris conscience des capacités du hautbois elle savait  qu’elle tenait là la perle précieuse, en dépit de son coût prohibitif. « C’est l’instrument chanteur par excellence. » Et son mentor de mari de préciser : »C’est très rare, car c’est l’instrument à vent (il existe également le hautbois piccolo, le piccolo d’amour et le cor anglais, produisant tous du son par des anches doubles) le plus difficile à jouer et à réparer. Il y en a très peu dans le département. On considère qu’il faut quinze ans pour faire un bon hautboïste.» Au départ Sophie s’exerçait huit heures par jour, maintenant elle n’en est plus qu’à deux heures journalières. Encenseuse, elle l’est jusqu’au bout des ongles. « C’est un instrument charmeur, il est tout public. C’est ma passion, et quand on peut en faire son métier c’est encore mieux. »En Allemagne et aux Etats-Unis on adore le son du hautbois français. Cocorico !

Démocratiser par la transmission du savoir, c’est extrêmement gratifiant

Si on a retrouvé en Mésopotamie sur des bas-reliefs des joueurs de l’ancêtre du hautbois, à l’époque c’était un instrument guerrier, aidé en cela par les tambours, selon Paul Bouillot. Maintenant ses mœurs sont nettement plus pacifiques. « J’ai commencé par l’enseignement de la formation musicale, puis de la trompette, du cor d’harmonie, de  la  musique de chambre, puis en 2006 du hautbois. J’aime composer et j’aime surtout faire des orchestrations pour mes élèves (à l’école municipale de Blanzy et au Conservatoire à rayonnement intercommunal du Creusot) afin qu’ils puissent jouer ensemble et en ensemble. J’ai aussi fait u peu de direction au sein  de l’orchestre d’élèves et je dirige actuellement l’ensemble Bois d’ébène créé en 2012. J’interviens également dans le cadre des temps d’activités péri-éducatif, car il existe un grand nombre d’enfants désireux d’apprendre. J’adore enseigner. » Sophie ne se détourne pas du chemin tracé.

Elle ignore superbement le surplace

Sophie Bouillot possède le don d’ubiquité en ne mettant pas tous ses œufs dans le même panier. « Je pratique régulièrement l’orchestre d’harmonie, l’orchestre symphonique et la musique de chambre en hautbois et cor anglais. D’ailleurs, j’ai joué en récital hautbois et piano, en quatuor flûte, hautbois, clarinette et sax baryton, avec mes collègues, puis en harmonie, à l’Orchestre de chambre chalonnais et à l’Orchestre symphonique Le Creusot-Montceau. J’ai fait beaucoup d’orchestrations pour orchestre d’harmonie. J’ai aussi élaboré ma propre méthode de hautbois. »

Un CD pour que le hautbois sorte de son relatif anonymat

Au mois de mai dernier elle a donné vie à Chalon, dans l’atelier des Pianos Millot, à une succession de morceaux de rêve. « Cette année j’ai voulu me singulariser en enregistrant un CD intitulé « Les Turbulences » en interprétant des œuvres inhabituelles telles les airs bohémiens, la czardas, ainsi qu’une oeuvre basée sur le staccato ternaire qui est un détaché très rapide, qui n’est pas étudié dans les classes de hautbois françaises, et que je maîtrise grâce à la pratique des cuivres. » Pour tous renseignements : 09.51.86.70.87, [email protected], ou http://bouillotsophie.wix.com/bouillot-paul- De plus Sophie vient de trouver le parfait accord avec une dompteuse de flûte traversière, et théoriquement un concert devait avoir lieu aux Pianos Millot courant octobre.

                                                                                             Michel Poiriault