Grand Chalon

A l'Université du Grand Chalon, Jacques Pélissard réclame le "dû" des collectivités locales

A l'Université du Grand Chalon, Jacques Pélissard réclame le "dû" des collectivités locales

Invité d'honneur de Sébastien Martin, Président du Grand Chalon, dans le cadre de cette première université d'été de notre intercommunalité, Jacques Pélissard, député-maire de Lons le Saunier mais également et surtout, Président de l'Association des Maires de France s'est voulu très clair sur la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales.

A 68 ans, Jacques Pélissard, s'est voulu très clair sur le dossier qui préoccupe la plupart des maires de France. La fameuse "DGF"... est au centre de toutes les attentions dans la composition des budgets municipaux et des intercommunalités, et à l'occasion de cette première université d'été du Grand Chalon, organisée par Sébastien Martin et le nouvel éxécutif, le sujet était bien évidemment attendu. Dotation ? Le Président des maires de France s'est voulu plus précis , "que les choses soient claires, ce n'est pas une dotation de l'Etat mais un dû aux collectivités, un retour de fiscalité que nous percevons". D'ici à 2017, ce sont quelques 28 milliards de "dotations" en moins qui ont été actés. "C'est insupportable !" a lancé Jacques Pélissard devant un parterre d'élus du Grand Chalon, "alors que nous sommes dans une situation d'effet ciseaux au sein duquel les charges explosent et les recettes diminuent sans cesse. Pour la seule année 2013, ce sont 13 milliards de charge en plus pour les collectivités locales. L'ensemble du bureau de l'AMF (18 élus de gauche et 18 de droite) a voté une motion afin d'interpeller le gouvernement. 10 000 communes dont Paris ont adhéré à notre position !".

"Quelles solutions restent-ils aux collectivités ? L'impôt ? Il ne serait pas supportable par les Français. L'endettement ? On irait pas dans le bon sens. La baisse de l'investissement des collectivités locales ? Il fait peur et le risque sur les entreprises est grand alors que les collectivités représentent l'essentiel des carnets de commandes publiques. Les maires sont les fantassins de la République, notre force est d'être unis pour porter nos solutions au plus haut niveau" a-t-il rajouté avant d'aborder la solution la plus souhaitable à l'heure actuelle, "à savoir la mutualisation de tout ce qui pouvait être mutualisé, sans oublier la fusion de collectivités. Notre proposition visant à protéger la DGF des collectivités qui auraient fait le choix de la fusion a été acceptée. Une protection portant sur trois exercices budgétaires.

"Il faut une adaptation au territoire"

Concernant la fusion des communes, le patron des maires de France s'est voulu totalement réfractaire à tout passage en force, demandant une vraie réflexion d'accompagnement auprès des communes désireuses d'aller de l'avant."Cela ne doit pas être une question de population ou de surface" a prévenu Jacques Pélissard. De son côté, Dominique Juillot, ancien président du Grand Chalon, a émis le souhait de voir "un tiers des communes de l'agglomération disparaître au profit de fusion". Une annonce qui a soulevé des réactions dans le sens comme dans l'autre. Sébastien Martin a tenu à rappeler sa volonté de maintenir "l'identité et la richesse de nos communes. C'est ce qui fait la force de notre intercommunalité. Il faut cesser de croire qu'on prend trop de temps, il faut savoir en perdre pour en gagner plus tard" a conclu le Président de l'agglomération face à celles et ceux qui voudraient aller trop vite et trop fort, "avancer sur des compromis nous permet de sortir vers le haut". Un sentiment partagé par Gilles Platret, maire de la ville centre, qui a rappelé "l'absence de toute volonté hégémonique au seul profit de la ville centre", tout en soulignant "qu'il ne faut pas retomber dans le débat des fusions des années 70 qi avait été à l'origine de vives tensions. Il faut travailler à un projet de territoires tout en préservant la richesse de nos communes".

Laurent Guillaumé