Saône et Loire

La culture, « arme » de persuasion massive, portée aux nues pendant le baptême de la saison à L’Embarcadère de Montceau

La culture, « arme » de persuasion massive, portée aux nues pendant le baptême de la saison à L’Embarcadère de Montceau

Les balbutiements de la saison 2014-2015 de L’Embarcadère ont eu lieu mardi soir à Montceau-les-Mines avec bien des fauteuils restés vacants, en position verticale. L’an dernier ils ont été au total plus de vingt mille à avoir été sur leur séant sur l’un des sièges. Qu’importait après tout la nature du flacon, si l’ivresse des sens retrouve sa contenance en cours de route…Cela n’augurait toutefois en rien des propriétés de la programmation présentée, pour tous et tous les goûts. Gourmands et gourmets, n’ayez crainte, on a pensé à vous. Durablement.

La feuille de route, quant aux louables intentions, a été d’une clarté absolue

Après que les professeurs du Conservatoire montcellien aient accueilli chacun(e) dans le hall d’entrée chaleureusement avec leur instrument, pour la première fois de sa mandature, c’est Marie-Claude Jarrot, maire, qui devait se plier –plaisamment- aux exigences du protocole, avec une flambée de propos dithyrambiques en faveur de ce qui est en mesure d’enrichir l’intellect et l’âme du consommateur actif lambda. «Il s’y passe beaucoup de choses à L’Embarcadère, et nous souhaitons que ça continue et s’amplifie. Nous nous retrouvons ce soir pour une autre libération, celle de la culture, du cœur, des esprits. Une saison culturelle est réussie quand elle nous bouscule un peu, nous divertit, nous rend humains. Nous avons souhaité faire le choix de la diversité. Que chacun trouve son spectacle, son coup de cœur, et si possible, plusieurs coups de cœur. La culture nous apprend d’ailleurs d’aller plus loin dans la compréhension du Monde : c’est participer à un voyage, surtout proposé par les artistes. Musique, danse, expositions, théâtre, nous défendrons pour tous les citoyens le droit de réfléchir par eux-mêmes. La culture, c’est le contraire de la pensée unique. Les artistes vont nous entraîner dans un univers différent qui va mettre nos sens en éveil. Je crois que c’est le sens de l’art que de déranger. Encore faut-il que la rencontre ait lieu entre la scène et la salle. A nous d’aller vers le public. C’est pourquoi avec nos moyens, nos équipes nous devons tendre vers des rencontres avec les acteurs et les spectateurs. En amont, en aval, avec une priorité assurée en direction du monde scolaire. Ici, à Montceau, nous voulons mettre en avant le spectacle. Cette saison nous permettra de croire qu’il est de notre devoir de rêver à notre rythme. » Jocelyne Buchalik, maire-adjointe à la culture, devait rester dans le même ordre d’idées, avec sa touche personnelle : (…)  Nous avons également voulu proposer une politique tarifaire rendant la culture accessible aux jeunes, aux familles, aux publics en difficulté… » Avec une conclusion sans équivoque, en parlant de « qualité, générosité et d’ouverture sur le monde des artistes. »

Certains prés carrés ont été autodéfendus

Alors qu’étaient projetés des extraits –alléchants- de spectacles à consommer immodérément d’ici à quelques mois, certaines des garantes de cette nouvelle ode à l’aventure didactique et ludique, ont pris la parole pour défendre leur chapelle. Ca a été le cas pour Françoise Ravier, présidente de « Herse IV », Martine Sénéchal, au statut identique pour la Cie Golmus. Ainsi que pour Bunny Godillot, l’une des régionales de l’étape que l’on ne présente plus tant son bristol est noirci de références flatteuses. « (…) Je pense que les spectacles nous amènent des béquilles. Pour Montceau j’ai décidé, exercice très difficile, de remettre complètement « Merci M. Spielberg » en scène. Il faut tout essayer, tout oublier. Montceau, c’était la ville de mes grands-parents et de mes parents. C’est pour eux, je suis très bouleversée, et pour vous, que l’on va faire une re-création, et l’emmener ensuite à Paris, et partout où on voudra de nous.» La fin de l’oralisation polycéphale de la gent féminine aura cédé la place à trois lascars estampillés « Blond and Blond and Blond », pour une portion de leur spectacle du samedi 8 novembre qui a donné un sérieux aperçu de leurs élucubrations avec au centre les chansons françaises que l’on parvient à identifier malgré tout entre plusieurs gloussements dans les travées...Dire qu’ils sont l’antithèse de la sériosité relèverait même d’un doux euphémisme…Il ne restait alors plus qu’à se laisser aller à une douce béatitude lors du verre de l’amitié en commentant ce qui venait d’être vu et entendu…

Pour qui le programme ?

C’est le festival TSB (Tango Swing&Bretelles ») qui lancera les hostilités du 3 au 11 octobre  dans Montceau intra-muros, et à l’intérieur de communes avoisinantes (Yves Jamait, Gérald De Palmas, Les Commandos Percu, Madame Raymonde, Oldelaf, Cœur de Piaf etc. en seront). Ensuite arrivera la saison proprement dite à L’Embarcadère. Mercredi 29 octobre à 19h : conférence « particulière » de Clément Turpin ; mercredi 5 et jeudi 6 novembre à l’Auditorium des Ateliers du Jour (20h30) : Bunny Godillot (théâtre) dans « Merci M. Spielberg » ; samedi 8 novembre à 21h (chanson avec Blond and Blond and Blond) ; vendredi 21 novembre à 21h, la Compagnie du Théâtre du Pont Tournant pour « mémoires de la Grande Guerre » ; mardi 25 novembre à 21h (sous forme de conférences) le Théâtre du Mouvement avec « Ce corps qui parle » ; samedi 29 novembre à 21h, humour avec Régis Mailhot ; mercredi 3 décembre à 21h Etienne Daho ; vendredi 5 décembre à 21h théâtre avec « The Guitrys » (Claire Keim et Martin Lamotte) ; dimanche 14 décembre à 17h (performance unique, de, et avec Lorène Bihorel) ; dimanche 11 janvier à 17h (humour musical avec Les DeSAXés) ; vendredi 16 janvier à 21h humour avec Walter (Belge et méchant !) ; jeudi 22 janvier à 21h : danse contemporaine avec la Compagnie Hervé Koubi ; vendredi 30 janvier à 21h : « Le Placard » avec Elie Semoun ; vendredi 6 février à 21h (« Cascadeur », concert) ; vendredi 13 février à 21 h : musique contemporaine avec « Le Concert Impromptu » ; mardi 17 février à 21h : théâtre avec « La Pitié dangereuse ») ; jeudi 12 et vendredi 13 mars à 21h : « Inconnu à cette adresse » avec Thierry Lhermitte et Charles Berling ; vendredi 20 mars à 21h : théâtre avec « Compagnie Imaginaire » ; jeudi 26 mars à 21h : danse folklorique avec le Ballet Folklorico National du Brésil ; mercredi 1er avril à 21h : danse  contemporaine avec le jeune Ballet du Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon ; mercredi 7 avril à 21h : musique classique avec le Quatuor Manfred ; vendredi 10 avril à 21h le chanteur Jean-Louis Murat ; mercredi 15 avril à 21 : théâtre avec Pierre Richard…III ; samedi 18 avril à l’ARC à 20h30 : « J’avais un beau ballon rouge » avec Richard et Romane Bohringer ; vendredi 24 avril à 21h : mime, théâtre visuel avec « Mummenschanz ; jeudi 21 mai à 21h : danse et arts numériques avec la Compagnie Kägig ; mardi 26 mai à 21h : théâtre amateur avec la Compagnie l’Emporte-Pièce ; jeudi 28 mai à 21h : théâtre amateur avec le Théâtre du Pendart ; samedi 30 mai à 21h : théâtre amateur avec la Compagnie du lavoir. Expositions : du 27 septembre au 14 décembre (Pierre Clément) ; du 17 janvier au 15 mars 2015 (Dominique Perreard) ; du 28 mars au 31 mai 2015 (Street Art). A signaler que la location des spectacles commence ce mercredi 17 septembre. Renseignements : 03.85.67.78.10, ou sur le site : www.embarcadere-montceau.fr

                                                                                                      Michel Poiriault