Saône et Loire

Les présidents de la Saône et Loire et du Jura valorisent la coopération interdépartementale

Les présidents de la Saône et Loire et du Jura valorisent la coopération interdépartementale

Ce n'est pas un secret, les deux Présidents des Conseils Généraux du Jura et de Saône-et-Loire travaillent ensemble sur de nombreux projets, et le font d'autant plus facilement que les deux hommes, outre leur appartenance au P.S, s'entendent bien. Invitant conjointement pour la 1ère fois l'ensemble de la presse de Saône-et-loire et du Jura, les deux Présidents ont fait le point sur les questions d'actualité intéressant les 2 départements.

Le Président C. Perny, « heureux d'accueillir Rémi Chaintron qu'il voit souvent lors de réunions de travail et de coopérations entre les collectivités et les 2 départements » insiste sur le fait « qu'ils siègent ensemble à l'A.D.F. (association des départements de France, ndlr) et qu'ils partagent la même vision sur la façon dont on conduit les réformes » car « le département est une idée moderne, qui existera toujours à l'avenir ».

Le Président R. Chaintron « est dans le même état d'esprit » que son homologue jurassien et précise que les « coopérations interdépartementales existent dans de nombreux domaines » mais « qu'il y a le savoir-faire et le faire-savoir », avec un « travail de terrain qui est fait mais méconnu de nos concitoyens », avec des « problèmes communs, le partage d'expériences et des meilleures solutions ». Avec élargissement des coopérations à d'autres départements (Nièvre, Côte d'or) en fonction des dossiers, sans barrière politique ou autre mais avec une volonté commune de travailler ensemble au service des populations.

La fusion des régions Bourgogne-Franche-Comté, dont Christophe Perny « n'est pas fan de cette réforme, mais on y va et on aurait pu mieux la préparer... » permet aux 2 Présidents de rappeler qu' « ils travaillent déjà ensemble pour apporter du concret et faire des économies » sans cette réforme. Christophe Perny étant le seul Président de Conseil Général en France, à avoir organiser un référendum auprès des Jurassiens pour connaître leur préférence, (droit d'option des départements)  pour un rattachement soit à la Bourgogne, soit à  Rhône-Alpes. Il précise qu' « il portera le choix des jurassiens » quel qu'il soit. Pas de consultation populaire en 71, car le département n'envisage pas de droit d'option à une autre région de rattachement que la Bourgogne.

Pour Rémi Chaintron, « la fusion simple n'est pas la solution » car l'économie réelle n'est que de 10 millions d'euros sur 1 milliard de budget annuel, et insiste sur « la mutualisation des coûts, la suppression des doublons,  la répartition des compétences, et la remise en cause des méthodes de travail ». Il privilégie les coopérations, comme « la France avec d'autres pays partenaires ».

Les deux Présidents ont un discours critique sur cette réforme « trop rapide », évoquant le « sentiment d'abandon en milieu rural » et la nécessité d'un échelon intermédiaire entre les intercommunalités et la région, mais « on est pas accroché à nos sièges » car « on assure les solidarités territoriales et individuelles » avec une « offre équitable sur les territoires (39 & 71) qui avancent ensemble avec une vision solidaire ».

Lors de la prochaine visite de Marie-Guite Dufay dans le Jura, Christophe Perny pourra lui faire part du souhait des Jurassiens, la Présidente de la Région  Franche-Comté devant remettre un rapport sur ses réunions avec les élus, au Président de la République. 

 

A propos de « l'avenir des territoires » Christophe Perny qui « travaille à 80 % avec des élus de droite sans problème, car on travaille tous ensemble dans le même esprit à résoudre des problèmes qui ne sont ni de droite ni de gauche », ne veut être « ni frondeur, ni suiveur, mais décideur ». Avec un « soutien critique » à la politique nationale car il « ne se reconnaît pas dans ce qui se fait, mais...se retient », et...n'est pas contredit par Rémi Chaintron.

Les 2 center-parcs

Parmi les principaux sujets évoqués, on retiendra bien sûr les 2 centers-parcs du Jura et de Saône-et-loire, exemple de coopération mutuelle entre les 2 départements pour éviter toute concurrence ou surenchère entre les territoires, « sans subventions à fonds perdus, mais avec locations et investissements publics et partenaire privé...qui n'est pas un fonds de pension mais un capitaine d'industrie propriétaire à 40 % de Pierre & Vacances » les 2 Présidents dixit, avec « des centaines d'emplois sur les territoires ». A propos des opposants, Rémi Chaintron indique qu'après réunion avec le Préfet, « ils étaient d'accord » avec le projet, et Christophe Perny considère « qu'il y a toujours des gens qui s'opposent à tout et qui voudraient vivre dans une réserve d'indiens, c'est normal mais ce n'est pas mon avis ».  

Le très haut débit

Christophe Perny reconnaît que « le Jura est en retard, le dossier ayant été repris après la liquidation de Connectic 39 (dans lequel le département a investi environ 17 millions d'euros mais reste propriétaire du réseau, ndlr). Les 2  départements réfléchissent ensemble pour mutualiser les investissements avec d'autres (Nièvre, Côte d'Or) car avec 3 départements partenaires, l'Etat verse 15 % du FSN (fond de solidarité nationale, soit 60 millions d'euros) pour la fibre optique. Sachant que l'augmentation du haut débit peut satisfaire une partie de la clientèle, pour 75 euros/habitant contre 150 euros/habitant pour la fibre optique, « c'est l'investissement prioritaire pour les 10 prochaines années » selon Rémi Chaintron, avec des coûts de branchement de 500 à 1500 euros par habitant pour la fibre optique, qui seront mutualisés pour un coût unique par habitant. Les futurs opérateurs seront les départements (84 % du territoire pour les ruraux), Orange pour les zones urbaines et péri-urbaines.

 

Les voies vertes

L'axe Lons-le-Saunier – Chalon-sur-Saône par la voie verte, permet une offre touristique commune, avec des propositions intégrants les 2 départements Jura et Saône-et-loire, ainsi qu'une promotion groupée en particulier en direction de Rhône-Alpes et de la Suisse. L'aéroport Dole-Tavaux devenu seul aéroport régional depuis la fermeture de Dijon-Longwy favorisera également la venue de touristes dans les 2 régions et les 2 départements limitrophes. A propos de l'aéroport jurassien qui se développe, Christophe Perny est optimiste pour l'avenir et dans l'idéal, souhaiterait une croissance identique à celle de l'aéroport de Beauvais (plate-forme Ryanair), car « Ryanair a des hub partout en France sauf dans l'Est ». 

 

Elections cantonales (mars 2015)

Le Jura aura bien 17 cantons (les recours ayant échoué), avec un binôme d'élus masculin et féminin par canton. Les candidats devront obtenir le « soutien départemental » (du Président C. Perny) avant celui du P.S., le Président Perny rappelant la « popularité » des partis dans l'opinion...  

 

 

                                        Colette Bride